Tout en rappelant que le coup d'État du 11 septembre 1973 et ses conséquences "produisent encore de douloureuses divisions parmi les Chiliens", le président chilien a affirmé que les Chiliens veulent se souvenir "de cet effondrement de la démocratie, non pas pour répéter les mêmes erreurs du passé, mais pour en tirer les leçons (...) pour un avenir meilleur".
Dans un discours prononcé au Palais présidentiel de la Moneda à l'occasion du 47e anniversaire du coup d'État qui a renversé le gouvernement de Salvador Allende (1970-1973), le président de droite a mis en avant l'importance de "se souvenir que l'unité, la paix et le dialogue sont nécessaires aujourd'hui plus que jamais (...)". Selon M. Piñera, "un pays divisé ne peut pas avancer".
Cet anniversaire a été commémoré cette année dans un climat marqué par les restrictions sanitaires dues à la pandémie du COVID-19. De même, le président chilien a appelé à engager une réflexion sur les "leçons tirées" des événements du 11 septembre 1973 qui ont donné lieu à une dictature qui a duré 17 ans.
Cette commémoration intervient également dans le sillage des préparatifs du référendum constitutionnel du 25 octobre. A cet égard, il a indiqué: "Nous sommes convaincus que la grande majorité veut perfectionner, moderniser, changer notre Constitution", affirmant que son gouvernement respecte les deux options du référendum, celle d'"approuver" la rédaction d'une nouvelle loi fondamentale et celle de "rejeter" l'élaboration d'une nouvelle constitution.
S'agissant de la tenue du vote, le président s'est engagé pour l'organisation d'un référendum "transparent, participatif et sûr" pour l'ensemble des participants.
Peu avant ce discours, plusieurs politiques et membres d'associations se sont rendus près du Palais présidentiel pour rendre hommage aux victimes du coup d'État.
Les participants, dont le nombre était limité à cause de l'urgence sanitaire, ont rendu hommage aux mémoires des 3.200 morts et disparus de la dictature, ainsi que des 38.000 personnes torturées pendant cette période.
Jeudi, le Service électoral du Chili (Servel) a annoncé un ensemble de mesures sanitaires spéciales qui seront appliquées lors du référendum constitutionnel dont la mise à disposition de kits sanitaires au sein des bureaux de vote, l'installation d'isoloirs sans rideaux et l'aménagement d'une plus grande accessibilité pour les personnes âgées et les personnes à risque.
Pour assurer un éloignement physique, le nombre de bureaux de vote a été porté à 2.715 dans tout le pays andin, soit 25,9% de plus que lors des dernières élections de 2017.
La campagne électorale pour ce référendum constitutionnel a débuté le mercredi 26 août dans le pays sud-américain malgré les contraintes posées par la pandémie du COVID-19.
Cette consultation populaire, qui était prévue initialement le 26 avril, a été finalement repoussée à fin octobre en raison de la pandémie qui a durement frappé ce pays de 18 millions d'habitants, classé 11ème au monde avec 428.669 cas d'infection confirmés à ce jour, et qui est en pleine phase de déconfinement progressif et d'ouverture de l'économie.
Plus de 14 millions de Chiliens seront appelés à se prononcer lors de ce référendum.
Lors de cette consultation électorale, les Chiliens auront la possibilité de choisir s'ils veulent une nouvelle Constitution ou préfèrent réformer celle déjà existante, mise en place en 1980 sous la dictature d'Augusto Pinochet.
La consultation comportera deux questions: l'une sur le remplacement ou non de la Constitution et l'autre, le cas échéant, sur la méthode pour la rédiger.