Dans un communiqué intitulé "Halte à l'instrumentation de la diaspora marocaine établie en France", plus de 130 ONG représentatives de la communauté marocaine établie dans l'Hexagone se sont élevées «contre l'instrumentation de la diaspora au nom de laquelle se sont exprimés, de sorte à induire en erreur l'opinion publique, les signataires » de cette tribune rendue publique récemment sur le cas de Omar Radi.
Le 14 août 2020, une tribune mise en ligne par la publication en ligne Orient XXI sous le titre «Halte à l’acharnement contre Omar Radi et la répression de la parole publique au Maroc » était rédigée de telle sorte à ce qu’elle laisse penser qu’elle pouvait être représentative de la voix des Marocaines et Marocains résidant en France », se sont insurgées les associations de la diaspora marocaine.
Ce texte dit dénoncer les « ripostes policières répressives et violentes » à l’encontre des journalistes et des militants de droits de l’Homme que le Maroc chercherait avec «acharnement » à « neutraliser » à coups « d’accusations fallacieuses », de « harcèlement » et « d’intimidation », poursuit le communiqué.
« En écrivant : Nous marocains et marocaines résidant en France, ainsi que nombre d’activistes en France et ailleurs, suivons avec inquiétude cette surenchère menée par l’Etat marocain contre la liberté d’expression (…), les initiateurs de cette tribune prétendent alerter, au nom de la communauté marocaine établie en France, «les instances internationales quant à cette situation » et appellent « toutes les forces vives démocratiques en France et partout dans le monde à exprimer leur soutien à la cause de la liberté d’expression qu’incarne en ce moment le journaliste Omar Radi » », ajoute le communiqué.
« Nous, associations de marocaines et de marocains établis en France, représentatives de milliers de nos concitoyens, dénonçons avec force la malhonnêteté des initiateurs de cette démarche qui affirment s’exprimer au nom des Marocains (es) ou Franco-Marocains (es) établis en France. Ils ne disposent ni de la légitimité, ni de l’autorité morale pour le faire », affirme le communiqué.
Les associations de la diaspora marocaine en France ont également condamné « les supercheries » utilisées par les initiateurs de cette tribune, « dans l’objectif d’induire en erreur l’opinion publique sur la représentativité de la liste des signataires de ce texte dans laquelle les personnes, qui peuvent se réclamer du Maroc, sont minoritaires ».
Tout en constatant « avec surprise la présence importante d’organisations tunisiennes ou dirigées par des Tunisiens dans la liste des signataires de cette tribune », les associations des Marocaines et Marocains de France, considèrent que « cette ingérence manifeste dans les affaires intérieures du Maroc qui intéressent uniquement les Marocains et eux seuls, est une ligne de conduite qui questionne sur les objectifs que se sont assignées ainsi ces organisations tunisiennes ».
Elles notent également « avec étonnement que plusieurs structures créées par les séparatistes du Polisario ou qui les soutiennent ont signé cette tribune ».
« Notre stupéfaction est d’autant plus grande que les dirigeants du Polisario font actuellement l’objet d’une action parlementaire européenne pour détournement de l’aide humanitaire, destinée aux populations des camps de Tindouf, sur la base d’un rapport cinglant de l’OLAF, l’Office Européen de Lutte contre la Fraude. Leur chef, Brahim Ghali, est par ailleurs accusé de crimes contre l’humanité et atteintes aux droits de l’Homme, et appelé à en répondre devant la plus haute juridiction espagnole », affirment-elles.
-Nous appelons la communauté marocaine établie en France et partout à travers le monde à dénoncer cette démarche malveillante.
Enfin, « la défense des droits de l’Homme et du libre exercice de la presse sont des causes beaucoup trop précieuses pour accepter qu’elles soient instrumentalisées et que les Marocains du Monde servent de paravent pour tenter, de manière perfide, de crédibiliser la diffusion d’informations trompeuses sur le Maroc », estiment les associations de la diaspora marocaine de France.