Dans une récente publication intitulée "Intégration monétaire en Afrique de l'Ouest: Histoire, théorie, politique", M. El Jai a estimé que des objectifs contradictoires peuvent constituer un obstacle majeur au bon fonctionnement d'une union monétaire, d'où la nécessité de clarifier les objectifs communs dès le début pour éviter des erreurs commises par d'autres unions monétaires.
Il a aussi mis l'accent sur les critères de convergence fixés au préalable à la mise en place de l'Eco, projet de monnaie unique des pays de la CEDEAO, qui se déclinent en deux volets primaire et secondaire, couvrant, entre autres, l'inflation, le taux de change et l'endettement. "Le manque de discipline dans une union monétaire peut conduire à des effets néfastes dans le cas d'un choc. Les institutions fonctionnent mieux lorsqu'elles sont guidées par un ensemble de règles", a-t-il soutenu.
Au sujet du commerce intra-régional, l'économiste a estimé que le développement des flux d'échanges entre les pays d'une zone monétaire n'est pas tributaire uniquement de la mise en place d'une monnaie unique, mais aussi de facteurs structurels tels que les structures productives et la qualité de l'infrastructure.
Par ailleurs, M. El Jai a évoqué le régime de change auquel sera soumis l'Eco, estimant que cette monnaie évoluera probablement sous un régime flexible, ce qui implique une transition vers ce système en s'adressant à toutes les parties prenantes. "La communication sur ce sujet est une clé de réussite, l'environnement global étant caractérisé par une faible inflation offre plusieurs opportunités".
Et de conclure que l'adoption de la monnaie unique est une nouvelle étape pour certains pays et un simple exercice d'adaptation pour d'autres. Pour une réelle convergence, les pays doivent définir des objectifs clairs et œuvrer en toute transparence pour les atteindre.