Accueilli, encore une fois, comme un salvateur, après son retour au club en mars 2019 pour entamer sa deuxième étape comme entraîneur du Real Madrid, Zidane a fait confiance en ses anciens soldats pour redresser une situation chaotique symbolisée par une élimination humiliante contre l’Ajax Amsterdam en 8e de finale de la Ligue des champions (1-4).
Alors que la presse espagnole et même les dirigeants du club évoquaient une révolution, le double buteur en finale du Mondial-98 qu'il a remporté avec la France, n’a pas trahi ses compagnons de lutte. Et comment ne pas leur faire confiance alors que la plupart d'entre eux furent les grands artisans des quatre Ligues des champions remportées en cinq ans, dont trois consécutives ? Du jamais vu !
Après avoir rencontré une équipe choquée, orpheline et en possible reconstruction, notamment après le départ surprise de Cristiano Ronaldo à la Juventus, Zizou a repris les choses en mains avec le concours du capitaine Sergio Ramos, l’un des piliers du Real Madrid de la dernière décennie.
Et puisqu’on ne change pas une équipe qui gagne, Zidane a entamé sa deuxième "mission impossible" avec l’objectif de récupérer la confiance de joueurs talentueux qui visaient toujours le sommet. Les Modric (34 ans), Ramos (34 ans), Kroos (30 ans), Benzema (32 ans), Isco (28 ans), Carvajal (28 ans)…ont relevé la tête et se sont retroussés les manches parce qu’ils croient en leur entraîneur et ils se sont convaincus qu'il finira par trouver des solutions à une situation anomale.
De là ils ont des résultats. Contre tout pronostic, les Blancs ont remporté la Supercoupe d’Espagne en janvier dernier et se sont proclamés champions de la Liga avec huit joueurs ayant été titulaires lors des deux dernières finales de la Ligue des champions à Cardiff et à Kiev. Il ne faut jamais donner le Real Madrid pour mort, disait toujours Ramos.
Zidane, le deuxième entraîneur le plus titré de l’histoire du Real Madrid après Miguel Munoz et le seul à avoir gagné trois Ligues des champions d’affilée, a écarté Bale et James pour "manque d’engagement collectif" et parié sur des jeunes comme Vinicius, Fede Valverde ou Rodrygo. Et le résultat ne peut pas être plus satisfaisant.
Le Real et Zidane ont gagné la Liga sans leur vedette Eden Hazard, blessé presque toute la saison, sans Jovic, jeune serbe recruté pour inscrire une vingtaine de buts, sans Asensio, l’un des joueurs les plus talentueux du football espagnol, et avec un seul milieu de terrain défensif, Casemiro.
Le club le plus titré d'Europe a gagné la Liga la plus longue de l’histoire du football espagnol avec les vieux rockers, les mêmes que les médias sportifs et les analystes ont enterrés trop tôt.
Après onze mois (du 17 août au 16 juillet) d’une course à fond contre le Barça de Messi, de Suarez, de Griezmann, le Real Madrid tient son 34ème sacre national, le titre qui satisfait le plus les supporters madrilènes après une absence de trois ans.
Le mérite est de Zidane, qui accumule déjà 11 titres dans 205 matchs comme entraîneur du Real Madrid, soit un sacre tous les 19 matchs, et de sa "vieille garde" bien évidemment.
Avec le mythique joueur-entraîneur français, les rêves se renouvellent. Et quoi qu'il en arrive, le Real Madrid reste éternel.