La réponse est oui pour Fatima Messaoudi, cette femme exquise au goût raffiné et l’œil artistique, ayant fait carrière dans le monde de l’Artisanat, care selon cet artiste, "toutes les matières sont bonnes pour la création".
Avec ses doigts de fée, Fatima, transforme les vieux journaux, magazines et manuels en des articles et accessoires originaux d’une grande finesse, qui peuvent être utilisés quotidiennement et non seulement comme objet de décoration.
Comme par magie, des anciens quotidiens et hebdomadaires entassés deviennent des portefeuilles, des sacs à bandoulière, des sacoches à vélos, des accessoires pour salles de bain, des boîtes de rangement, des dessous de tasses, des paniers pour pain, des vases et même des corbeilles pour chat.
"Comme le papier journal est une matière fragile, le processus de plastification est indispensable, car il permet de garder ces articles à l’abri de la graisse, l’eau, l’humidité, la poussière et les déchirures que peut subir un papier", a confié à la MAP Mme Messaoudi.
"C’est un travail minutieux qui se fait sur plusieurs étapes", a t-elle expliqué, précisant dans ce sens que la quantité de papier utilisée diffère en fonction de la taille et la nature de chaque article.
Après leur plastification à l’aide d’un ruban adhésif spécial, les feuilles sont pliées et entrelacées sous forme de tresses et cousues par la suite. La technique est proche un peu à celle adoptée lors de la fabrication d’un sac en paille ou encore le travail de crochet où tout commence par une pelote de laine, a-t-elle détaillé.
Ce papier journal plastifié peut-être comparé à "la pâte à sucre" utilisée dans la pâtisserie. C’est la base de tout le travail, a fait remarquer Fatima, notant qu’elle dessine des croquis à main levée, pour ensuite préciser les dimensions de chaque article avant de commencer sa fabrication.
Après que ses produits ont été appréciés par une clientèle marocaine et étrangère, Fatima Messaoudi a décidé de créer "Lina cyclage", une coopérative dont elle est la présidente et qui rassemble une poignée de jeunes qui conçoivent des objets uniques à partir du recyclage des journaux usés.
"Notre travail est purement manuel et prend entre 2 heures à 2 jours selon la nature de l’objet, ses dimensions, et le nombre de personnes qui travaillent sur le même article", a-t-elle fait remarquer.
Pour la commercialisation de ses produits, la femme pro-environnement a déjà réussi à séduire la clientèle étrangère "eco-friendly" et aspire à attirer davantage de Marocains par l'exposition de son savoir-faire, via ses pages sur les réseaux sociaux.
S'agissant de ses projets futurs, Mme Messaoudi prévoit la création prochaine de bijoux, de chaises, de tables, de tapis, de ceintures et même des cache-maillots et des jupes à base de papier plastifié!
Concernant le prix, Fatima assure qu’il est très abordable et varie entre 50 et 450 DH, selon la taille et nature de matières utilisées dans chaque article. "Acheter un produit fait main, c'est avant tout encourager des personnes ayant passer des heures dans un travail réalisé avec une grande habileté et surtout beaucoup d’amour", a-t-elle conclu.