Cette perturbation s’est traduite à travers les répercussions négatives de la pandémie sur la vie économique et sociale et sur la dynamique des principaux partenaires du Royaume, notamment les pays de l’Union européenne.
Les répercussions de la pandémie ont ainsi touché la croissance économique et l’activité des entreprises, outre ses effets sur la situation socio-économique et psychologique des ménages, lit-on dans ce rapport qui relève que le Maroc a été rapidement réactif dans la gestion de cette crise et l’atténuation de ses effets.
Concernant l'impact de la pandémie sur la croissance économique, les prévisions récentes du HCP montrent que l’activité économique durant le premier trimestre 2020 a connu un ralentissement sensible, avec une croissance économique qui serait passée à +0,7%, au lieu de +1,9% dans un scénario sans COVID-19, relève le document.
L’impact de la pandémie et son corolaire le confinement, serait plus important au deuxième trimestre, puisque la croissance économique serait amputée de 8,9 points par rapport à son évolution d’avant la crise du COVID-19.
Au total, cela représenterait une perte globale potentielle en termes de PIB d’environ 29,7 milliards de dirhams pour la première moitié de 2020. Ces résultats sont dus à l’accentuation du repli de la valeur ajoutée agricole et à la chute de la demande étrangère adressée au Maroc (-12,5% au deuxième trimestre 2020), en raison du prolongement des périodes de confinement dans plusieurs pays partenaires.
S’agissant des effets de la pandémie sur l’activité des entreprises, le rapport note que l’enquête réalisée par le HCP auprès d’un échantillon de 4.000 entreprises a montré que 57% ont déclaré avoir arrêté définitivement ou temporairement leurs activités et que les secteurs les plus touchés sont l’hébergement et la restauration avec 89%, les industries textiles et du cuir et les industries métalliques et mécaniques ainsi que le secteur de la construction.
Concernant l’effet de la crise sur l’emploi, le rapport de l’Examen National Volontaire précise que 27% des entreprises auraient dû réduire temporairement ou définitivement leurs effectifs et que près de 726.000 postes (hors secteur financier et agricole) auraient été réduits, soit 20% de la main d’œuvre des entreprises organisées.
En vue d’atténuer les effets sanitaires, sociaux et économiques de cette pandémie, le Maroc a pris un ensemble de mesures importantes, sous les Hautes directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, portant notamment sur le confinement et la création d’un Fonds spécial de gestion des effets du COVID-19, pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages vulnérables et les activités des entreprises affectées, souligne le rapport.
La dotation budgétaire du Fonds a été fixée à 10 milliards de dirhams, mais grâce aux contributions volontaires de personnes physiques et morales, publiques et privées, elle a atteint, au 24 avril 2020, environ 32 milliards de dirhams.
Dans le domaine sanitaire, les mesures engagées ont concerné la mobilisation, sous les directives Royales, de la médecine militaire pour renforcer les structures médicales publiques, la mobilisation du dispositif de détection précoce et de veille épidémiologiques, le renforcement de la capacité des infrastructures d’accueil sanitaires et du staff médical.
Le matériel médical et paramédical, notamment les masques et les produits d’hygiène, a été assuré à toute la population et à un prix abordable, ajoute le rapport.