La présentation de l’Examen National Volontaire du Maroc, le deuxième du genre depuis 2016, intervient dans le cadre du Forum politique de haut niveau (FPHN) des Nations-Unies sur le développement durable, qui se tient virtuellement à New York.
Ce rapport détaillé, dont les principaux points et conclusions ont été présentés par Mme Nezha El Ouafi, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l'étranger, souligne que le Maroc considère le programme mondial 2030 des ODD, auquel il a souscrit en 2015, comme un cadre global de développement qui se recoupe dans la majorité de ses ambitions avec le projet de société auquel aspirent les Marocains et dont les contours et les principes ont été définis par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Le Royaume s’est, en fait, engagé, depuis le début des années 2000 dans de grands chantiers sociétaux de développement durable pour lesquels a été mobilisé le tiers de son PIB.
Avec l’avènement du programme mondial des ODD, les choix du Maroc se trouvent confortés et les réformes et les stratégies engagées prennent de nouvelles dimensions, lit-on dans ce document. Ainsi, la démarche adoptée par le Royaume pour la mise en œuvre de ce programme s’articule autour d’approches structurantes axées sur la promotion des droits humains, la transition vers l’économie verte, la régionalisation avancée, la cohésion sociale et territoriale, la participation citoyenne et le développement de partenariats stratégiques, notamment Sud-Sud et triangulaire.
Ces efforts ont permis au pays de renforcer son accumulation de capital physique, de promouvoir son capital humain, d’accélérer sa transition vers le développement propre et améliorer ainsi le contenu de sa croissance économique en termes d’emploi, de baisse de la pauvreté, des inégalités sociales et territoriales et de réduction de la dépendance aux énergies fossiles, et ce dans un contexte marqué par la crise financière internationale de 2008 et trois années de sècheresse au cours de la dernière décennie, selon la même source.
C’est ainsi que la croissance économique a atteint une moyenne de 4,2% sur la période 2000-2018, le chômage a baissé à 9%, la pauvreté est passée de 8,9% en 2007 à 2,9% en 2018, et les inégalités ont été infléchies avec une valorisation du potentiel de toutes les régions du pays.
Par l’investissement dans les énergies renouvelables, le Maroc dispose aujourd’hui d’une capacité électrique de sources renouvelables représentant 34% de la capacité nationale du mix électrique. Des efforts ont été aussi déployés dans la réhabilitation des villes, l’assainissement hydraulique et l’extension de l’espace forestier.
Dans le sillage de la consolidation de son modèle de développement, plusieurs réformes institutionnelles ont été déployées en application des dispositions de la Constitution de 2011 du Royaume. C’est ainsi que s’est mis en place des institutions de consultation et de délibération comme celles de la promotion de la femme, de la protection de l’enfance ou d’assistance aux personnes en situation de handicap.
De même, une Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable a été adoptée.
Soucieux d’assurer la coordination des ODD et d’en assurer le suivi-évaluation, une Commission Nationale de Développement Durable a été instituée auprès du Chef de gouvernement avec la participation des différents départements ministériels et du Haut-Commissariat au Plan, précise-t-on.
Dans ce cadre, une plateforme statistique dédiée aux ODD a été élaborée et un modèle d’équilibre général calculable a été élaboré pour faire le suivi-évaluation des ODD d’une manière périodique. Dans ces conditions, relève le rapport, la pandémie du COVID-19 est venue, cependant, perturber les efforts de développement engagés par le pays suite à ses effets négatifs directs sur l’ensemble de l’économie et indirects à travers ses conséquences sur les principaux partenaires du Maroc.
Le Maroc a été rapidement réactif dans l’atténuation des effets de cette pandémie. Il a eu recours très tôt au confinement, ce qui a permis de maitriser la pression sur son système sanitaire.
Au même moment, il a entrepris un ensemble d’actions pour garantir la continuité des services sociaux publics de base, en particulier dans le domaine de l’éducation et de la formation, notamment par le télétravail et la numérisation.
De même, un fonds spécial pour la gestion de la pandémie a été créé, bénéficiant de ressources budgétaires consistantes et de contributions financières de la part de l’ensemble des acteurs, aussi bien entreprises et ménages que la société civile.
Sur le plan économique, malgré le soutien apporté aux ménages et aux entreprises, cette pandémie aurait causé une perte globale potentielle de 8,9 points de croissance économique au deuxième trimestre 2020, note le rapport.
Par ailleurs, et dans le cadre de son engagement dans la réalisation de l’agenda ODD à l’échelle internationale, le Maroc érige le partenariat mondial, notamment la coopération Sud-Sud en axe stratégique de sa politique étrangère et accorde, dans ce cadre, à l’Afrique, une place centrale, souligne le document.
Adoptés par les dirigeants mondiaux dans la perspective d’un monde plus équitable et durable, les 17 Objectifs de développement durable sont au cœur de l'Agenda 2030 des Nations-Unies et couvrent l'intégralité des enjeux de développement dans tous les pays tels que le climat, la biodiversité, l'énergie, l'eau, la pauvreté, l'égalité des genres, la prospérité économique ou encore la paix, l'agriculture, l'éducation, etc.
Le Forum politique de haut niveau 2020 sur la question du développement durable est marqué par la présentation par 47 pays, dont le Maroc, de leur Examen National Volontaire sur les progrès faits dans la réalisation des ODD.
A travers cette procédure, ces pays partagent leurs expériences avec la communauté mondiale afin d’accélérer les efforts de mise en œuvre des ODD.
Ce Forum annuel est convoqué par le Conseil économique et social des Nations-Unies (ECOSOC), dont la vice-présidence est assurée par l’ambassadeur Représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, qui a présidé à cette occasion plusieurs séances de travail et débats interactifs.