Si en temps normal, les Belges effectuent pas moins de 6 millions de voyages pendant les mois de juillet et d'août, dont 80% à l’étranger, la crise sanitaire semble avoir chamboulé leurs projets de vacances pendant la saison estivale actuelle.
D’après un sondage du Commissariat général wallon au tourisme, un peu plus de 30% des touristes belges qui avaient déjà réservé leurs vacances les ont annulées, tandis que 30 % supplémentaires attendent de voir comment les choses vont évoluer avant de se décider.
Par ailleurs, cinq Belges sur dix se disent prêts à modifier leurs projets de vacances pour soutenir le secteur touristique local.
Bon nombre de Belges ont fait donc une croix sur les voyages à l'étranger cet été, toujours est-il que les vacances hors des frontières demeurent tout aussi attrayantes.
Il ressort ainsi d'une enquête sur les intentions de voyage des Belges, publiée par le Fonds de garantie voyages (GFG), que 72% des sondés préféreraient passer leurs vacances d'été dans un autre pays européen.
La France, malgré une perte de part de marché, reste toujours la destination favorite des Belges, suivie de l’Espagne, des Pays-Bas, de l’Italie, de la Grèce et du Portugal.
Autre constat: l'incertitude provoquée par la pandémie du coronavirus à travers le monde et les perspectives offertes par les "bons à valoir Covid-19" proposés aux clients, dont les voyages ont été annulés en guise de remboursement, ont incité 35% des Belges à reporter leur voyage à 2021. Par ailleurs, ceux qui comptent encore partir en 2020 le feront plutôt fin août et en automne.
En plus de changer les plans des vacanciers belges, la pandémie de Covid-19 a de même modifié leurs habitudes de voyage. Ainsi, selon l'enquête du Fonds de garantie voyages, la peur des grandes foules se fait de plus en plus ressentir chez les Belges qui disent opter davantage pour la voiture au dépens de l’avion et l’autocar.
Même si 39 % des Belges continuent d'opter pour l’avion, ils sont nombreux à préférer voyager d’un aéroport régional, plus petit et avec moins de monde et de longues files d’attente aux postes de contrôle.
En outre, un voyageur sur deux continue d'opter pour des vacances à l'hôtel. Les autres préfèrent les campings, louer une villa, un appartement ou un chalet.
Si l'éventualité de vacances sous les tropiques s'éloigne de plus en plus pour les Belges, surtout après la décision des autorités du pays de maintenir la fermeture des frontières vers les pays tiers, même ceux considérés comme "sûrs" par l’UE, ils peuvent toutefois se consoler en mettant le cap sur les autres pays européens.
Mais pour les Belges, flâner cet été sur les plages grecques ou espagnoles n'est pas si simple, à cause des restrictions imposées aux visiteurs du plat pays.
Outre ces deux pays, cinq autres Etats membres de l'UE autorisent les voyageurs belges sous réserve de test de dépistage, de quarantaine ou d'autres conditions sanitaires strictes, tandis que quatre autres (Finlande, Irlande, Malte, Norvège) n'acceptent pas pour le moment les ressortissants belges sur leur territoire.
Alors que la situation épidémiologique peut évoluer rapidement dans les différents pays européens au fil des prochains jours, les voyageurs belges sont invités à consulter régulièrement le site du ministère des affaires étrangères pour être au fait des dernières mises à jours des restrictions de voyage.
Ce manque de visibilité pourra dissuader les Belges désireux de quitter le pays pendant les vacances d'été. S'ils franchissent le pas contre vents et marées, le retour en Belgique ne sera pas non plus de tout repos.
Les autorités belges se sont en effet accordés mercredi sur la stratégie d'accompagnement des voyageurs qui sont de retour au pays, et ce en définissant un "code couleurs" selon une approche différenciant zones rouges, oranges et vertes.
Pour le code zones rouges qui concerne les villes, communes, arrondissements, régions ou pays reconfinés, la Belgique émet une interdiction formelle de voyage. Les voyageurs qui reviendraient néanmoins de ces zones à "très haut risque" devront obligatoirement se soumettre à un dépistage et une quarantaine.
Pour les zones "orange" qui présentent un risque sanitaire élevé, la Belgique déconseille fortement les voyages. Il sera toutefois demandé aux voyageurs qui reviendraient de ces zones de se soumettre à un dépistage et une quarantaine.
S'agissant des zones vertes, elles sont celles qui ne présentent aucun danger particulier, au-delà du respect des mesures sanitaires de base. Pour ces zones, aucune restriction particulière ne sera émise par les autorités.
Ce "code couleurs" n'a toutefois pas eu grâce aux yeux des tours-opérateurs qui déplorent un manque de clarté, notamment pour les zones oranges.
"C’est un peu délicat pour les zones oranges. Il semblerait que ce soit les mêmes règles que pour les zones rouges, puisqu’on parle de voyages fortement déconseillés, mais on attend les termes exacts du gouvernement. C’est encore flou pour l’instant", a pointé l'association de protection des consommateurs "Test Achats".
Avec toutes ces mesures qui visent à empêcher un rebond de l'épidémie, les Belges, qui auront toujours l'idée de traverser les frontières pour passer les vacances d'été, doivent néanmoins avoir à l'esprit que leurs plans peuvent rapidement tomber à l'eau si les indicateurs virent au rouge.