Comment se préparer à l'après Covid et avec quels outils ? Alors que le monde se doit de relever plusieurs défis, en raison de l’impact et des conséquences d’une pandémie dont les effets sont aujourd’hui incalculables, le Maroc souhaite que la réflexion collective soit engagée dès maintenant pour « un multilatéralisme innovant, pragmatique et inclusif qui place l’humain au cœur de son action », a indiqué l’Ambassadeur, Délégué Permanent du Maroc auprès de l’Unesco, Samir Addahre, devant ses pairs.
En cette période de grands bouleversements, l’Unesco doit répondre aux attentes des Etats membres et aux aspirations de leurs peuples au développement durable, à une coopération et des partenariats internationaux solides, basés sur la solidarité, le respect et la dignité, a indiqué le diplomate marocain, lors de cette réunion, en présence de la Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay.
«Redéfinir principalement le rôle de l’UNESCO en tant que chef de fil de l’éducation à travers l’établissement des fondements de l’avenir, repenser les politiques éducatives, climatiques et sociales post Covid 19 et renforcer la Priorité Afrique, telle est notre mission », a dit l’Ambassadeur-Délégué Permanent du Maroc auprès de l’Unesco.
Après avoir salué « sincèrement » l’engagement de la Directrice générale de l’Unesco pour la transformation « stratégique » de l’organisation, il a estimé que « cette transformation devra dorénavant prendre en compte les leçons et les conséquences de cette crise inédite et globale ».
« Je souhaite que la Directrice Générale (de l’Unesco) en prenne le « lead » et elle en a la légitimité, avec notre soutien à tous, pour une réflexion innovante sur le multilatéralisme. Un multilatéralisme innovant, pragmatique, efficace et inclusif, plaçant au cœur de son action l’humain », a poursuivi l’Ambassadeur, Délégué Permanent du Maroc auprès de l’Unesco.
Selon le diplomate marocain, l’Unesco entame une Session particulière et inédite durant laquelle plusieurs défis devront être relevés, en raison de l’impact et des conséquences du Covid 19 dont les effets sont aujourd’hui incalculables. « La détresse sanitaire, sociale et humaine qui en découlera reste malheureusement encore à découvrir. Par conséquent nous sommes tous amenés ensemble à affronter une situation d’incertitude sur les développements futurs de cette crise », a-t-il estimé.
Dès lors, la question est posée avec acuité : « comment se préparer à l’après (Covid) et avec quels outils, alors même que dans l’ébranlement du monde, il faut continuer en même temps à gérer l’urgence », a poursuivi M. Addahre pour qui « il est clair que l’ampleur exogène du choc nous amène non pas à penser « redémarrage », mais plutôt « reconstruction » ».
« Il est évident que l’Unesco, dépositaire de la caution morale et éthique du système des Nations Unies, devra nous amener ensemble à engager des transformations durables dans la dynamique de la société mondiale. Cela impliquera également pour nous de nous départir de nos références antérieurs, nos tropismes nationaux parfois, et combattre avec conviction certaines tendances délétères du monde d’avant, marquées par les inégalités, les dégradations environnementales, des gouvernances parfois inadéquates, afin d’opérer une rupture féconde », a souligné l’Ambassadeur, Délégué Permanent du Royaume auprès de l’Unesco, souhaitant que "la réflexion collective soit engagée dès maintenant au regard de la gravité des périls qui nous menacent".
Tout en saluant l’engagement et l’effort constant pour la réalisation, malgré les difficultés, des différents programmes de l’Unesco et leur adaptation aux réalités de la pandémie, M. Addahre a estimé que « cet élan devra se poursuivre et être accéléré dans une logique ambitieuse et efficace de l’action de l’Unesco ».
« Si nous voulons être à la hauteur des engagements pris et relever les multiples défis posés par la Covid 19, nous devons être mobilisés ensemble, Etats membres et Secrétariat, main dans la main, afin de tirer les enseignements de la crise sanitaire et prendre les décisions que nous impose cette nouvelle réalité », a-t-il préconisé.
Dans cette perspective, a ajouté le diplomate marocain, l’initiative « l’avenir de l’éducation» est l'action la plus ambitieuse de notre Organisation durant ce biennium. Elle vise à réinventer les politiques de l’enseignement, du savoir et de l’apprentissage à travers le monde, mettant à profit l’intelligence collective pour un avenir meilleur.
« Au-delà de l’universalité du projet, sa conception plurielle du futur prend en considération la richesse de la diversité du savoir et conforte les multiples lendemains souhaités pour l’humanité et pour notre planète. Il nous incombe de faire réussir ce projet, le mener à bien et le présenter à nos gouvernements à travers un engagement indéfectible, multidimensionnel et pérenne », a-t-il plaidé, saluant le rôle clé de la DG de l’Unesco pour le lancement de cette initiative.
« La réussite de ce projet renforcera indéniablement le leadership de l’UNESCO sur le chantier stratégique de l’éducation mondiale ainsi que son autorité intellectuelle qui devra toujours être défendue et préservée », a souligné le diplomate marocain.
Selon l’Ambassadeur, Délégué Permanent du Maroc auprès de l’Unesco, « les besoins de résilience et de protection passeront nécessairement par un multilatéralisme rénové et renforcé.
«Ne tombons surtout pas dans le piège de penser que le monde fragmenté qu’a révélé la crise, générant pendant un temps une certaine impuissance à agir ensemble, soit le modèle inéluctable de demain. Notre avenir, nous le construirons ensemble, l’interdépendance est une réalité et la coopération multilatérale en est la clé », a-t-il conclu.