Situées sur l’Océan Atlantique, les huit îles canariennes, dont la population ne cesse d’accroître, sont de plus en plus obligées à importer une partie de leurs produits alimentaires de base de la péninsule ou des pays voisins.
Depuis 2015, la surface cultivée suivant le mode biologique a augmenté d'un peu plus de mille hectares - de 6.091 à 7.111, soit 23% de plus -, tandis que le nombre de producteurs a connu également une hausse de près de 300 personnes -de 1.522 à 1 805, soit 18% de plus, selon des données du ministère régional de l'Agriculture.
Cette cadence à la hausse reste toujours insuffisante et doit être accélérée pour répondre aux besoins des Iles Canaries en matière de produits agricoles et d’origine animale.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement régional, à travers l'Institut Canarien de la Qualité Agroalimentaire (ICCA), l'autorité compétente pour le contrôle et la certification des produits alimentaires d'origine agricole obtenus aux Canaries, veille, ces dernières années, à promouvoir la production et la consommation des produits bio.
L'augmentation de la production alimentaire locale est la première phase pour assurer un développement durable du secteur et garantir, ultérieurement, l’autosuffisance suivant les démarches entreprises dans ce domaine par d’autres pays.
En effet, le gouvernement régional, qui se félicite des avancées réalisées dans ce sens, est conscient qu’il reste un long chemin à parcourir pour récupérer le chemin perdu. Pour cette raison, le département de l’agriculture a mis en place une feuille de route basée sur la formation, l’éducation, le soutien au marketing et l’information pour promouvoir la production bio et stimuler la consommation des produits locaux.
A cet effet, un nouveau master a été lancé à La Laguna pour encourager la formation en agroécologie, souveraineté alimentaire, écologie urbaine et coopération pour le développement rural aux îles Canaries. L’objectif également est de fournir aux techniciens et aux travailleurs du monde rural les outils nécessaires pour réussir la transition écologique.
L’archipel réunit toutes les conditions pour le développement de ce type d'agriculture grâce à son climat favorable, et à la conservation d'un important patrimoine génétique de races d’animaux autochtones adaptées à l’environnement local qui favorisant leur élevage, souligne l’ICCA dans une note de cadrage.
Les aliments cultivés et produits en mode biologique, qui disposent d’une teneur en vitamines plus élevée que les aliments conventionnels, sont consommés de plus en plus aux Canaries pour leurs qualités organoleptiques, explique l’institut qui gère également le registre des opérateurs de production biologique de l’archipel (ROPE) et s’occupe du contrôle de la commercialisation des produits.
En outre, fait noter la même source, les fruits et légumes obtenus par ces techniques ont une teneur en eau plus faible en raison d'une fertilisation azotée moins facilement assimilable, cette dernière présentant un avantage économique plus important pour le consommateur par rapport aux légumes classiques dont la teneur en eau est d'environ un tiers en moyenne.
Choix ou nécessité, l’agriculture bio gagne le terrain et s’impose comme une alternative fondamentale pour garantir, à moyen et à long termes, l’autosuffisance des Îles Canaries en matière de produits alimentaires d’origine agricole et animale.