"S’il est vrai que les impacts de la Covid-19 étaient néfastes pour les économies africaines, les grandes opportunités qu’elle nous a offertes s’avèrent inattendues," a souligné Mme Bouchared lors de ce webinaire international, organisé pour accompagner les villes africaines dans leur lutte contre la Covid-19 dans le cadre du renforcement de la coopération Sud-Sud, conformément à la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI de faire face à l’impact sanitaire, économique et social du coronavirus sur le Continent.
"Cette pandémie nous a permis de faire davantage confiance à notre potentiel, et de redécouvrir la solidité de nos structures sociales et de nos valeurs africaines communes", a souligné la ministre devant ses homologues africains en charge de la ville, et des représentants de l’ONU-Habitat, les Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU), l'Agence Française de Développement, l’Union européenne, la Banque mondiale, la Banque africaine de Développement, ainsi que ceux des Institutions de Financement locales des pays partenaires et les départements ministériels concernés.
Toutefois, la ministre a estimé que cette crise doit nous conduire à revoir nos modes de production et de consommation, et nous inscrire dans un nouveau paradigme à travers la recherche de plus de résilience, la nécessité d’assurer l’autonomie économique et sanitaire, l’indépendance numérique et le renforcement du budget lié à la recherche et le développement.
Dans ce cadre, Mme Bouchareb a mis en avant les efforts du Maroc qui a créé tout un dispositif approprié et adopté une batterie de mesures et de décisions sur le plan social, économique et de la gouvernance pour apporter des solutions de lutte contre le virus et atténuer ses répercussions.
"La mobilisation était unanime pour répondre à l’appel de SM le Roi, pour la création et la souscription au Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du coronavirus, ce qui nous a permis de gérer la situation d’une manière sereine et efficace", s’est-elle félicitée, mettant en exergue la montée de la capacité d’accueil des hôpitaux et la démultiplication des centres de dépistage, la solidarité des entreprises et l’adaptation rapide des système administratifs, des établissements scolaires et des universités avec la numérisation et la digitalisation.
Elle a, ainsi, appelé à préparer un traitement des risques basé sur l’anticipation, la réactivité, la mobilisation et le suivi, "quatre éléments qui doivent constituer les fondamentaux pour la mise en place de politiques et programmes de gestion des risques territorialisés".
De leur côté, les participants à ce webinaire ont salué l’Initiative de SM le Roi "exhortant l'Afrique à s'unir pour faire face aux répercussions de la Covid-19".
Ils ont appelé à la promotion de l'échange pratique, à agir ensemble pour sortir de cette crise, répondre aux besoins les plus immédiats des populations et construire des solutions à long terme.
"Un dialogue constructif est à même de relever le défi de la relance de l'écosystème et du développement de la ville", a affirmé à cet égard, le ministre ivoirien de la Ville, Albert François Amichia.
Pour sa part, la représentante de CGLU, Emilia Saiz a exhorté les collectivités territoriales à jouer leur rôle "de premier plan" et de trouver les soutiens financiers afin de réaliser la cohésion sociale et soutenir l'écosystème.
Ce webinaire a été consacré à débattre des pistes de relance envisagées en faveur des villes, en termes de dispositifs et ressources déployées pour aider les gouvernements et les collectivités territoriales à établir et à mettre en œuvre leurs plans de relance.
Il a été également l’occasion de discuter des mécanismes à même de renforcer la coopération entre les ministères chargés de la ville et leur partenaires financiers, et ce dans l’optique d’élaborer une stratégie africaine intégrée mettant à la disposition des collectivités territoriales tout le soutien possible par les institutions de financement et les agences de développement.
Il s’agit aussi d’apporter les évaluations nécessaires des politiques nationales en matière de la ville en Afrique en vue de définir les rôles que peuvent jouer les ministères concernés dans le cadre des mesures et de la relance post-crise.