"Le Libéralisme économique doit être limité et maîtrisé, la politique économique au Maroc doit remettre le nationalisme économique au centre des préoccupations comme c’est le cas dans les pays les plus libéraux du monde. Une politique monétaire sélective, favorisant l’économie nationale semble être la solution appropriée pour le Maroc, comme pour tous les pays en voie de développement", a souligné M. Akaaboune dans un entretien à la MAP.
Ainsi, les dernières mesures prises par Bank Al-Maghrib, à savoir la baisse du taux directeur et la libération du compte de réserve, sont des mesures globales qui permettent à toutes les banques d’en bénéficier, a-t-il relevé, expliquant qu’une banque active et efficace qui finance des activités qui permettent la création de le valeur ajoutée, de l’emploi et des opérations d’exportation ou de pré-financement des exportations, mérite l’aide aussi bien de la politique monétaire que des autres mesures de politique économique, notamment des droit de douanes, de la fiscalité ou encore de politiques des prix.
Selon lui, les banques qui vont financer les importations de produits finis étrangers qui viennent concurrencer les produits locaux et réduire les réserves de devises sans impact sur l’économie et sur l’emploi ne doivent pas bénéficier de facilités.
Evoquant les limites de cette décision prise par le Conseil de la Banque centrale lors de sa dernière réunion, l’universitaire a fait savoir que, la réponse de l’activité économique à la baisse du taux directeur dépend du degré de répercussion de la baisse de ce taux sur les taux débiteurs par les banques commerciales.
Pour sa part, Younes Ait Hmadouch, docteur-chercheur en sciences économiques, a indiqué que l’impact de cette décision sur l’économie réelle dépend de la sensibilité de la demande de crédits aux variations des taux débiteurs.
Une baisse de ces derniers n’est pas synonyme de relance des crédits, puisqu’il existe d’autres facteurs qui peuvent limiter les demandes des ménages et des entreprises à solliciter le financement bancaire même dans un contexte de taux très faibles, a-t-il expliqué, citant la morosité de la conjoncture et donc les prévisions en matière du climat des affaires, l’incertitude des anticipations et d’autres facteurs qui touchent principalement à la solvabilité des agents économiques.
De même, la baisse du taux directeur peut avoir un effet négatif sur l’épargne à travers une influence à la baisse des taux créditeurs, d’où la nécessité de mettre en place des mesures alternatives à cette politique, à savoir une politique de refinancement des banques ciblée et sélective, a-t-il dit.