Prudent, calme et didactique. Il ne livre jamais d'opinion politique à la presse, mais il ne laisse pas de questions sans réponse.
Avec la précision et l'empathie nécessaires dans une conjoncture marquée par l’angoisse, Fernando Simon partage quotidiennement et de manière ponctuelle les données relatives à l’évolution du nouveau coronavirus dans le pays ibérique et, ce qui est plus important, il dissipe tous les doutes qui y sont liés, surtout qu'il a lui même été testé positif au covid-19.
Sa priorité est d’informer et d’éclaircir les tenants et les aboutissants d’un virus qui a perturbé la vie des Terriens. L’homme accomplit sa mission non seulement devant les caméras, mais aussi derrière : souvent, avant la conférence de presse quotidienne, il tient des rencontres individuelles avec les journalistes pour répondre à toutes leurs questions.
Spontané et proche de ses interlocuteurs, il confie ne pas avoir le temps de préparer ses interventions. Il s’explique de manière naturelle et précise.
Victime de son propre succès, Fernando Simon, un homme discret fan des repas-maison, est devenu en trois mois un phénomène médiatique en Espagne. Son portrait est utilisé pour promouvoir plusieurs initiatives humanitaires et produits, notamment ceux liés au matériel de protection sanitaire.
Ce fait n’a pas changé son sens de l’humour et son esprit de volontariat. "Je sais qu'il y a des tee-shirts ou des sacs de plages avec mon portrait. Il y a de quoi être flatté. Je suis ravi que certains profitent de mon image pour créer une société. Je leur souhaite que ce soit rentable", a-t-il lancé lors d’une conférence de presse.
Toutefois, il n’a pas manqué de demander à ces sociétés de faire preuve de solidarité et de contribuer aux actions humanitaires.
"J'aimerais bien que ces entités qui utilisent mon image reversent une partie de ce qu'ils gagnent à des ONGs", a suggéré Simon dont la rigueur et la stature lui ont permis de diriger depuis 2012 le Centre de coordination des urgences sanitaires du ministère de la Santé, une unité qu'il a, lui-même, créée.
Avant d’assumer cette responsabilité académique, Fernando Simon, 57 ans, a parcouru les quatre coins du monde pour apprendre sur le terrain à contrôler les épidémies et à gérer les situations de crise et les problèmes de santé publique.
Diplômé en médecine de l'Université de Saragosse et spécialisé en santé publique et épidémiologie à la London School of Hygiene & Tropical Medicine, il a occupé le poste de directeur du Centre de recherche sur les maladies tropicales de Manica (Mozambique) et de l'hôpital de Ntita au Burundi.
Directeur des programmes du Centre national d'épidémiologie (CNE) et coordinateur de l'unité d'alerte et d'intervention de santé également dudit centre entre 2003 et 2011, Fernando Simon enseigne à l'École nationale de santé publique et est membre du comité consultatif du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (CEPCM).
Ayant un parcours académique irréprochable, de fortes capacités analytiques et de synthèse, Fernando Simon d’adapte petit à petit à son nouveau rôle ; celui d’icone médiatique dont la popularité ne cesse de grandir.