Quels sont, à votre avis, les critères sanitaires retenus pour la mise en place du plan d'allègement du confinement avec l'établissement des deux zones I et II ?
Le Maroc a tiré profit des expériences internationales réussies dans la lutte contre le nouveau coronavirus de pays comme la Chine, la Corée du Sud, Singapour ou encore l'Allemagne et a évité les résultats catastrophiques des expériences qui ont échoué. Les critères retenus pour la mise en place de ce plan étaient donc purement scientifiques et objectifs.
Toutefois, il existe des pays qui n'ont pas imposé le confinement sanitaire dans tout le pays, à l'instar de la Chine qui l'a appliqué seulement sur les zones et les régions touchées par la Covid-19. Le Maroc a, de ce fait, adopté ce même plan lors de cette deuxième étape en allégeant le confinement sanitaire de façon plus développée dans les régions où le nombre d'infections et de cas actifs et le taux de reproduction du virus (R0) étaient nuls ou presque, outre l'absence de cas en réanimation, à l'instar de la zone I.
Mais en ce qui concerne la zone II, les cas actifs sont encore nombreux, l'enregistrement des cas positifs au coronavirus n'a pas cessé et le R0 atteint toujours un certain niveau. Heureusement, le R0 au Maroc est actuellement en dessous de 0,7 et les experts internationaux sont unanimes que lorsque le virus n'est pas d'une grande férocité, tel est le cas du Maroc, l'on peut, à partir d'un taux situé entre 0,7 et 0,9, commencer la levée du confinement sanitaire.
Cette répartition est également louable dans la mesure où elle permet une compétitivité positive entre les différentes provinces afin que celles relevant de la zone II fassent plus d'efforts pour bénéficier des mêmes mesures d'assouplissement de la zone I, tandis que cette dernière devra tâcher de préserver ses acquis pour ne pas tomber dans la deuxième zone.
Par ailleurs, il faudrait, à mon avis, aller plus loin que cela en appliquant ce même plan sur les quartiers des villes comme Casablanca, Rabat ou Salé, etc, en maintenant le confinement sanitaire et les restrictions qui vont avec dans les quartiers où il y a des foyers de contamination et en les allégeant dans ceux où les cas d'infection sont nuls.
Selon vous, quels sont les grands défis entourant l'étape actuelle ?
L'actuelle étape est très importante et la prochaine sera décisive et sensible. Ceci dit, nous devons traverser la présente étape avec succès comme nous l'avons fait durant celle qui l'a précédée.
La présente étape consiste également à éradiquer la maladie en atteignant le R0 nul et n'enregistrer plus de cas actifs ou de nouvelles contaminations.
La relance de l'économie nationale devra aussi s'effectuer avec restriction et contrôle et prévenir la future étape, en apprenant les bons gestes qui deviendront une tradition dans notre vie quotidienne et qui consistent à respecter la distance de sécurité, le port du masque et les règles d'hygiène, surtout dans les lieux fermés où le taux d'infection est 4 à 10 fois plus grand, contrairement aux espaces ouverts où celui-ci est très faible.
Quels sont les critères à prendre en compte pour une levée totale du confinement sanitaire ?
Les chiffres enregistrés jusque-là au Maroc permettent, en effet, de lever le confinement sanitaire. Cependant, afin d'éviter les répercussions qui pourraient être graves, le Royaume a veillé à ce que la santé du citoyen vient avant toute chose, quoique le R0 au Maroc est situé à moins de 0,7 et que la levée du confinement sanitaire est tolérable à partir d'un taux en dessous de 0,9.
La décision des ministères de l'Intérieur et de la Santé de regrouper les cas actifs Covid-19 et les futurs cas positifs dépistés au sein de deux structures sanitaires spécialisées, localisées à Benslimane et Benguerir est aussi très importante dans la mesure où elle permet de reprendre les activités hospitalières et sanitaires essentielles et limite considérablement la propagation du virus.