En effet, près de 3 entreprises sur 4 sont à l'arrêt total pendant la période de l'état d’urgence sanitaire, et si elles ne sont pas à l'arrêt, 4 entreprises sur 5 ont dû baisser leurs activités de plus de 50%, a précisé la CCIS de la région dans une étude sur les conséquences économiques et sociales de la pandémie du Covid-19 au niveau de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima durant la période allant du 20 mars au 20 mai.
Selon la CCIS de la région, le secteur du tourisme et les activités de service qui oeuvrent dans sa sphère ont été "très lourdement affectés à des niveaux quasi-catastrophiques", alors que les industries et les services ont été plus gravement touchés que le commerce, dont le taux d’inactivité est réduit grâce au commerce des produits alimentaires.
En termes de chiffres d’affaires, 40% des entreprises de commerce et de services estiment que leurs pertes seront supérieures à 50% comparées à une année ordinaire, a fait savoir l'étude menée sur un échantillon de 2.000 entreprises de la région, dont 56% oeuvrent dans le secteur du commerce, 32% dans le secteur des services et 12% dans le secteur de l'industrie.
S'agissant de la taille des entreprises impactées par la pandémie du coronavirus, l'étude démontre que même si la crise a touché toutes les entreprises, la limite des marges de manoeuvre dont disposent les très petites et petites entreprises (TPE et PE) en matière de trésorerie et de fonds de roulement a fait que l’impact a été "profond et risque d’être durable".
Par ailleurs , les PE et les TPE ont moins arrêté leurs activités en industrie que les moyennes et les grandes entreprises (ME et GE), qui ont accusé un coût social plus intense de par leur nature salariale. L'étude démontre ainsi que les PE semblent les plus inquiètes pour leurs chiffres d’affaires, suivi des ME, des GE, puis des TPE.
En outre, la différenciation des provinces en matière de spécialisation a fait que celles dont l’indice est plus fort en activités touristiques et les industries ou le commerce non alimentaire ont été plus profondément touchées que les autres, a noté la CCIS, rapportant que les entreprises de la préfecture de Tanger-Assilah, qui comptent pour plus de la moitié de l’échantillon, s’attendent à réaliser des chiffres d'affaires inférieurs à la moitié d’une année ordinaire.
Compte tenu des résultats de l'enquête, le président de la CCIS de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Omar Moro a présenté la feuille de route adopté par la Chambre dans ce sens, basée sur 8 volets principaux.
M. Moro a ainsi mis l'accent sur l'importance du volet institutionnel qui vise à valoriser et développer davantage les rôles des CCIS en tant que partenaire socio-économique et territorial de rigueur, le volet organisationnel pour plus d'efficience et d'efficacité en termes de représentativité, ainsi que le volet financier et fiscal, de façon à multiplier et généraliser la batterie de mesures prises dans ce sens.
Le responsable a estimé qu'il ne faut surtout pas délaisser le volet social, notamment la généralisation de la couverture sociale pour l’ensemble des professionnels, des commençants et des autoentrepreneurs, affirmant qu'il est nécessaire également de se pencher sur l'aspect sectoriel, plus particulièrement dans le cas du secteur du tourisme, qui est "gravement impacté".
Quant au volet territorial, M. Moro a relevé l'importance d'oeuvrer pour une équité entre les préfectures et les provinces de la région, s'arrêtant, en outre, sur l'accompagnement des professionnels pour développer l'aspect digital, ainsi que sur la nécessité d'instaurer une culture durable de respect des variables écologiques que ce soit en termes de consommation, d'investissement ou de production.
Il est à noter que l'étude a pour but, outre la mesure de l'impact économique, financier et social de la pandémie du coronavirus sur les entreprises de la région, de disposer d’un outil de prise de décision afin d'élaborer une feuille de route stratégique pour orienter les interventions de la CCIS de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.