Pour une ville qui ne compte désormais aucun cas actif d’infection au Covid-19, la nouvelle était attendue et elle est désormais officielle: le gouvernement place Laâyoune en zone A avec "une situation maîtrisée presque totalement".
Le premier geste emblématique qui augurait de cet assouplissement du confinement n’est autre que la levée, mercredi à minuit, des barrières sécuritaires déployées dans toute la ville, sous la supervision du wali de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, gouverneur de Laâyoune, Abdeslam Bekrate.
Une grosse envie de prendre l’air vient donc d’être satisfaite pour la population de la capitale du Sahara marocain, d’autant plus que les places publiques, jardins, squares et aires de jeux ont été de nouveau accessibles aux promeneurs.
"Avec le beau temps, c’est une bouffée d’air pour nos enfants qui étaient confinés il y a presque trois mois à cause de ce virus", a lancé Saida qui accompagnait ses deux petites filles dans un jardin public; non loin de la célèbre Place El Mechouar.
"Quel bonheur aussi pour les parents, qui font la garderie des enfants depuis le début de cette vague épidémique, de retrouver la joie de se promener librement dans ces beaux endroits", a expliqué à la MAP cette jeune maman portant une melhfa, tenue traditionnelle des femmes des provinces du Sud.
Sourire aux lèvres, Saida ne perd pas de vue l’application stricte des gestes barrières. "Je pense que tout le monde ici est conscient du fait que l’assouplissement des mesures de confinement ne veut pas dire la fin du risque lié à cette maladie. Nous devons toujours veiller à ce que nous et nos enfants respectent la distanciation sociale et le port du masque", a dit cette enseignante de profession.
Les espaces publics résonnent à nouveau du bruit des jeux d'enfants.
Sous la surveillance de leurs parents, des garçons et fillettes ont réinvesti les plaines de jeux pour faire des vélos ou encore profiter de la tyrolienne.
"Je suis très content de rencontrer mes amis et de pouvoir jouer avec eux une nouvelle fois", a lancé Ahmed, un garçon de 10 ans au visage rouge vif qui circulait sur sa trottinette.
"Ce genre d’endroits est très fréquenté par les familles. Leur réouverture a fait chaud au coeur à nos enfants", a confié Abdallah venu avec ses deux fils pour "se ressourcer et investir" l’aire de jeux pour enfants située près de la cité des sports de Laâyoune.
En effet, ce type d’infrastructures socio-sportifs ont proliféré dans la ville au cours des dernières années grâce aux investissements colossaux réalisés par le conseil municipal.
Des agents de la commune, vêtus de gilets jaunes, sont là pour assurer la sécurité, intervenir en cas de dégradation des équipements en place, mais aussi faire respecter les règles sanitaires.
Les amateurs des activités sportives individuelles de plein air goûtent à leur tour au déconfinement.
Si l’heure de la réouverture des gym et d’autres structures sportives couvertes n’a pas encore sonné, les adeptes de footing, de la course à pied, du jogging ou encore du cyclisme ont pu retrouver les joies des pistes, en respectant les règles de distanciation sociale.
Près de l’aéroport Hassan 1er se trouve une installation sportive en extérieur très prisée par les sportifs de tout âge, bien qu'ils sont nettement moins nombreux que d’habitude.
En effet, les retrouvailles se font dans la bonne humeur entre Soufiane et Adil, deux amis habitués à faire du sport ensemble dans cet espace.
"Finies les exercices de détente et de relaxation dans la chambre à coucher ou au salon", a plaisanté Adil venu avec son camarade qui était en train de faire des pompes.
"Les salles de fitness sont encore fermées. Mieux vaut quand même pratiquer les squats ou les push-ups en plein air pour garder la forme", lui a répondu Soufiane sur un ton humoristique.
Et si la vie reprend progressivement ses droits dans les rues de Laâyoune, c’est une récompense des efforts déployés par les autorités locales et la coopération dont fait preuve la population. Une première étape est certes franchie vers le déconfinement, mais la prudence reste de mise.