Dès lundi, les Britanniques pourront bientôt tout consommer! Les commerces de détail étant tous autorisés à rouvrir après une longue période d'attente, au même titre que les zoos, les parcs safaris, les cinémas drive-in et lieux de culte pour les prières individuelles.
Cette décision, qui favorise plus au moins un relâchement social, ne voudrait nullement dire un retour à la normalité. En effet, là où on va dans la capitale britannique on pourra observer des mesures marquant les règles de distanciation sociale, ce qui sans doute empêchera l'encombrement habituel dans la capitale britannique, surtout en cette saison estivale qui connait normalement une affluence importante de touristes.
Dès ce week-end, les personnes seules, avec ou sans enfants, pourront organiser une rencontre avec un autre ménage à l'intérieur d'un même espace, alors que les regroupements de six personnes maximum sont autorisés de se promener à l’extérieur, à condition de respecter une distance de deux mètres.
Néanmoins, les cafés, pubs, restaurants et coiffeurs sont sommés de garder leurs portes closes au moins jusqu'au 4 juillet.
Malgré les voix s’alarmant contre la gestion du gouvernement britannique de la pandémie et sa réaction "très tardive" au début, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, garde le cap en se félicitant des efforts "incroyables" déployés en vue de vaincre l’épidémie.
En dévoilant les nouveaux assouplissements mercredi, il a ainsi salué "l'accomplissement incroyable" du service de santé publique (NHS) qui a construit en urgence des hôpitaux de campagne, vantant la manière "incroyable", dont il s'est mobilisé pour permettre "d'avoir le virus sous contrôle".
Une déclaration qui n'a pas manqué d'attirer les foudres des scientifiques britanniques jugeant que la pandémie est "loin d'avoir reflué", mais aussi des partis de l'opposition qui reprochent au gouvernement son laxisme devant un bilan très lourd de la pandémie.
"Nous ne sommes pas encore à la fin de cette épidémie, et de loin. Nous sommes au milieu", a alerté le médecin en chef d'Angeleterre, Chris Whitty.
De son côté le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, a reproché au Premier ministre d’être "fier' du bilan gouvernemental. Pourtant, "il n'y a aucune fierté dans ces chiffres, n'est ce pas!", s'est-il indigné en interpellant le Premier ministre au parlement.
Mais, le dirigeant conservateur a rétorqué que le gouvernement "pleure" chacun des victimes et reste "peiné" pour elles ainsi que pour leur proches et amis.
Selon le dernier bilan hebdomadaire de l'Office britannique des statistiques nationales (ONS), dont les chiffres souvent diffèrent de ceux présentés par les autorités sanitaires, puisqu'il inclut les cas suspects de coronavirus, plus de 50.000 personnes seraient décédées de la pandémie de coronavirus, faisant du Royaume-Uni le pays le plus endeuillé dans le monde après les Etats Unis.
Le gouvernement britannique a été aussi critiqué pour avoir tardé à confiner le pays contrairement à ses voisins européens, mais aussi pour ne pas avoir fourni suffisamment de tests de dépistage, ni d'équipement de protection individuelle notamment au corps soignant, en plein pic de la pandémie.
D'ailleurs, l'épidémiologiste de l'Imperial College London et conseiller du gouvernement sur la pandémie, Neil Ferguson, avait révélé que si les mesures de confinement instaurées le 23 mars avaient été introduites une semaine plus tôt, le pays aurait pu réduire "au moins de moitié"le total des décès.
Pourtant, M. Johnson a défendu que les "bonnes décisions ont été prises au bon moment", tout en jugeant "qu'il était prématuré d'établir des comparaisons avec d'autres pays" en raison de méthodes d'enregistrement différentes".
Le dirigeant conservateur est également loin de faire l'unanimité auprès de l'opinion publique. Selon le dernier sondage YouGov, 32% des Britanniques seulement approuvent l'action du gouvernement face à la crise sanitaire.
Lors de l'instauration du confinement, seuls les commerces "essentiels", comme les supermarchés et les pharmacies, avaient été autorisés à continuer leur activité. Début juin, des marchés en extérieur ainsi que des concessionnaires automobiles avaient déjà reçu le feu vert.
En lançant cette nouvelle phase de dé-confinement, le gouvernement britannique a, en revanche, reculé sur le front des écoles. Alors que seules les crèches et certaines classes de primaire ont rouvert le 1er juin, tous les écoliers devaient regagner les bancs scolaires un mois avant les vacances d'été.
Mais face aux critiques des parents, syndicats de l'enseignement voire même certaines collectivités locales, inquiets d'une reprise "précoce", le gouvernement a décidé de renoncer à son projet.
De même, les responsables du secteur et des associations de lutte contre le racisme ont averti que les cours à domicile risquent de "creuser les inégalités", les enfants défavorisés n'ayant pas toujours accès à des ordinateurs ou aux cours en ligne, alors que les recommandations du ministère de l’Éducation de limiter le nombre d’élèves à quinze par classe, rendent également la reprise difficile.