Ce fort engouement pour cette production a dopé significativement le stock du Maroc en ces masques dont la demande continuera à augmenter d'une manière exponentielle même durant la période post-coronavirus. Un stock qui a permis aujourd'hui au Royaume de satisfaire amplement la demande nationale et de se faire une place de choix parmi les exportateurs de ces masques.
A en croire les chiffres annoncés par le ministère de l'Industrie, du commerce, de l'économie verte de numérique, les exportations marocaines de masques de protection a atteint près de 18,5 millions unités durant la période allant du 21 mai au 08 juin. Il s'agit de masques en tissu tissé (77%) et non tissé (23%) exportés par 69 entreprises vers 11 pays des quatre continents, dont la France (33,6%), le Portugal (28,5%), l'Espagne (14,6%).
Pour arriver à ce stade, il a fallu le déploiement d'un effet colossal particulièrement en matière de la qualité. D'ailleurs, dès l'apparition de cette production de masques, l'Institut national de normalisation (IMANOR) s'est mobilisé en publiant le 31 mars dernier la norme NM/ST 21.5.201-2020 visant à s'assurer de la qualité des produits qui seront mis en circulation.
Parallèlement, l'Ecole supérieure des industries du Textile et Habillement (ESITH), à travers son laboratoire d'expertise et de contrôle (LEC), a suivi le mouvement en proposant des explications pratiques aux entreprises souhaitant produire ces masques.
Le LEC, un des deux laboratoires agréés par l'Imanor pour contrôler la conformité des masques, est ainsi impliqué dans la préparation de la norme NM/ST 21.5.201-2020. Il veille en effet à contrôler les masques en tissus réutilisables à travers des tests de performance en vue qu'ils soient certifiables par l'Institut.
Contacté par la MAP, Omar Lazrak, dirigeant de Micagricol, entreprise industrielle marocaine produisant différentes gammes de produits dans le domaine de la plasturgie et qui s'est orientée vers la production des masques, a souligné que cette nouvelle activité a permis de pallier à une certaine urgence nationale.
"Notre unité fait usage à ses machines qui existaient déjà pour fabriquer des masques à même de répondre au besoin national en ces moyens de protection. Nous sommes en train aujourd'hui de développer nos produits afin d’améliorer leur qualité pour le long terme", a-t-il fait savoir.
Et de poursuivre: "Nous nous dirigeons également vers l’export. Pour s'y faire, nous envisageons d’investir sur de nouvelles machines spécialement conçues pour cette nouvelle activité".
Pour l'avenir, Micagricol se fixe l’objectif de produire davantage de masques afin de répondre au besoin urgent qui, d’après les experts internationaux, restera présent sur le marché mondial minimum un an, a fait valoir M. Lazrak.
Poursuivant cette même tendance, "Itex", manufacture de textile basée dans la zone industrielle de Lissasfa à Casablanca, a choisi de réorienter sa production pour contribuer à la satisfaction d'une demande locale croissante en masques et à augmenter davantage le stock du Maroc en ce produit.
Déjà considérée comme les valeurs sûres du marché national, la société a mis au point une chaîne de production bien structurée et complète (stockage et filature du coton, confection du tissu, lavage, fabrication de masques, etc), tout en étant en phase avec l'esprit d'époque, où l'hygiène doit occuper une place centrale dans toute politique managériale.
De même pour la société marocaine "Mustang Workwear", spécialisée dans les vêtements de protection, qui s'est reconvertie dans la fabrication de masques en tissu réutilisables, en vue de contribuer à satisfaire une demande grandissante en moyens de protection face à covid-19.
L'usine située à Casablanca indique qu'elle a une capacité de production quotidienne de 10.000 masques de ce type, certifiés par l'Imanor.
Fort est de constater que cette production permettra de renforcer davantage le tissu industriel marocain et de le diversifier, ainsi que de faire rayonner le "made in Morocco" à l'échelle internationale.