Répondant à une question centrale à la Chambre des représentants, la ministre a affirmé que conformément aux dispositions des lois n° 98-15 relative au système de l’assurance maladie obligatoire destiné aux professionnels, travailleurs indépendants et non-salariés exerçant des activités privées et n° 99-15 instituant un régime de pensions pour les catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non salariées exerçant une activité libérale, les consultations avec les professionnels se sont intensifiées dans les chambres d’artisanat.
Elle a également indiqué que l’achèvement du processus d'adoption du projet de loi 50-17 relatif à l’exercice des activités artisanales, permettra d'identifier les catégories d'acteurs du secteur et, ainsi, de généraliser la couverture sociale au profit d'une large catégorie d'artisans.
Afin de fournir les meilleures conditions pour la relance des activités artisanales, l’accent est mis sur trois axes ayant trait au programme de santé et de sécurité pour la reprise des activités, à la restructuration du secteur et à l’accompagnement des artisans dans les domaines de la production, du marketing et de la finance, a-t-elle noté.
La ministre a abordé l’impact de la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus sur le secteur de l’artisanat, à l’instar du secteur touristique, ayant conduit à un arrêt quasi-total de l’activité et à une baisse des commandes au niveau national et international, notant que les exportations ont reculé de 34% par rapport à la même période de l’année dernière.
En outre, afin d’atténuer les répercussions de cette crise sur les travailleurs du secteur de l’artisanat, le ministère de tutelle a mobilisé ses services centraux et territoriaux pour l’accompagnement des artisans, afin qu’ils bénéficient des mesures mises en place par le Royaume dans le cadre du comité de veille économique.
La responsable gouvernementale a mis en lumière l’enquête menée par le ministère en mai dernier, faisant état du nombre important d'artisans ayant bénéficié de l’aide financière gouvernementale octroyée pour limiter les répercussions négatives de la pandémie, mais aussi des demandes des artisans relatives, notamment, à l'obtention de crédits sans intérêt ou de conditions préférentielles, au soutien en marketing et e-marketing et à la mise en place de mécanismes d'écoute.
A cet égard, elle a souligné que des conventions sont en cours d’élaboration avec les chambres d’artisanat, pour la promotion du secteur dans les différentes régions du Royaumes et la mise en place de cellules d’écoute dans les directions territoriales du ministère.
En plus de stimuler les coopératives opérant dans le secteur, le ministère œuvre, en coordination avec le ministère de l'Industrie, du commerce, de l'économie verte et numérique, l'Institut marocain de normalisation et l’Ecole supérieure des industries du textile et habillement, afin de permettre aux coopératives artisanales de couture d'obtenir la certification de production de masques de protection selon les normes approuvées, a indiqué la ministre.
Mme Fettah Alaoui a relevé que, dans le cadre de l'étude de la nouvelle stratégie du secteur de l’artisanat, l'accent a été mis sur le financement, l'amélioration et l'intensification de la production pour les différentes branches de l’artisanat des produits et services.
Concernant le secteur de l’économie sociale, la responsable gouvernementale relève que l’intervention du ministère a porté sur plusieurs domaines, notamment l’accompagnement, la communication, le marketing, l’approche genre et la législation.
Concernant la production et la commercialisation du produit de l’économie solidaire, la ministre a précisé que l'initiative "Solidaires avec les coopératives" a été lancée pour commercialiser les produits des coopératives durant cette période exceptionnelle, en partenariat avec des acteurs de la société civile et du secteur privé.
En ce qui concerne l'approche genre, un projet a été élaboré pour l'autonomisation économique des femmes et le soutien des projets de développement féminins afin de contrer les répercussions négatives de la pandémie du nouveau coronavirus sur les femmes, en particulier dans le monde rural, a-t-elle fait savoir.
La ministre n’a pas manqué de mettre en exergue la mise à jour de la loi-cadre relative à l’économie sociale et solidaire, afin de fournir un cadre juridique et un climat propice à l'investissement dans le secteur.