1- Dans le cadre des préparatifs pour la relance du secteur touristique, l'un des plus touchés par la crise induite par le Covid19, quelles pistes envisagez-vous explorer ?
Le tourisme est le secteur le plus touché par la pandémie du coronavirus avec la fermeture des frontières et l'ensemble des unités hôtelières. En tant que Conseil provincial du tourisme et professionnels, nous avons travaillé sur trois axes. Il s'agit, premièrement, de l'examen des moyens pour appuyer les entreprises touristiques et leurs employés d'autant plus que Meknès compte 150 sociétés dont des hôtels, des agences de voyage et des restaurants, qui emploient un total de 4.000 personnes. Notre premier souci est de préserver ces emplois et la paix sociale.
Dans ce cadre, des réunions ont été tenues avec la commune de Meknès et les autorités locales pour voir comment venir en aide à ces entreprises et nous avons arrêté une série de mesures, lesquelles sont en cours d'étude.
Deuxièmement, de nombreuses actions ont été prévues au niveau de la Fédération nationale du tourisme (FNT) et des groupements des conseils régionaux et provinciaux du tourisme, notamment l'éventualité que la CNSS poursuit le versement de l’indemnité de 2.000 DH jusqu'au 31 décembre prochain, le renforcement de la flexibilité juridique des unités hôtelières et la mobilisation à l'avenir d'un budget dédié spécialement à la promotion touristique.
Nous sommes dans l'expectative en l'absence d’informations sur la date d'ouverture des frontières et des unités hôtelières, mais aussi sur les modalités d'une éventuelle reprise du secteur. Nous souhaitons que les prochains jours apportent plus de visibilité dans ce secteur dans le but de mettre en place une stratégie de relance.
Pour ce qui est du troisième axe, à savoir la promotion touristique, nous travaillons avec le Conseil national du tourisme qui a mobilisé un budget pour la promotion du tourisme intérieur, mais aussi avec les associations professionnelles, dont celles des agences de voyage et des hôteliers.
2- Meknès s'inscrit dans la nouvelle stratégie de promotion touristique de l'Office national marocain du tourisme (ONMT), comment compte-elle tirer son épingle du jeu, notamment en ce qui concerne le tourisme intérieur ?
S'agissant du tourisme intérieur, l'ONMT a organisé en mars et avril derniers de longues réunions, et des capsules vidéo sont en cours de réalisation sur Meknès après ceux ayant concerné la région de Fès-Meknès. Les professionnels de Meknès ont proposé une série d'attractions dans ce cadre touchant notamment au culturel, au spirituel et à l'agrotourisme, d'autant plus que l'arrière-pays de Meknès est des plus riches sur le plan écologique.
Nous travaillons ainsi avec l'ONMT en vue de préparer une campagne promotionnelle pour ces produits, laquelle va durer 22 semaines et va permettre aux citoyens de s'informer des atouts de Meknès et de son arrière-pays.
Nous souhaitons créer une niche autour du tourisme intérieur, un secteur qui ne doit pas désormais rester lié aux situations de crise, mais il doit être érigé en activité qui s'inscrit dans le temps.
L'association des hôteliers de Meknès et celle des agences de voyage sont en train de préparer des packages dédiés au touriste marocain avec l'unification des prix et des services dans les établissements concernés.
Je tiens à cette occasion à féliciter les professionnels des hôtels qui ont mis, par solidarité, à la disposition des autorités locales leurs unités pour la prise en charge des patients Covid19.
Nous attendons le feu vert des autorités compétentes pour pouvoir communiquer au sujet des produits touristiques de Meknès, via notamment l'ONMT et le CPT de Meknès, ainsi que les associations des professionnels.
3- La concurrence sera rude une fois le confinement levé. Quelle démarche les professionnels de Meknès comptent-ils emprunter ?
La reprise touristique va être très, très timide et ne dépassera pas 30 pc au maximum des recettes des unités hôtelières. Il s'agit d'une première phase qui devrait être confortée par une politique globale et plus agressive d'autant plus que les nationaux vont, automatiquement, affluer vers les stations balnéaires, telle Agadir, Saidia et le nord, mais n'empêche qu'il existe une niche qu'il faut développer, sachant que 80pc de la clientèle d'Ifrane, qui forme aux côtés d'autres attractions, l'arrière-pays de Meknès, sont des nationaux.
L'arrière-pays de Meknès est un atout majeur et une spécificité qui distingue la destination des autres régions concurrentes. Elle combine à la fois le culturel, l'agrotourisme et l'arrière-pays.
Les professionnels sont mobilisés et les actions de soutien aux entreprises touristiques se poursuivent à la faveur des efforts du CPT et des autorités communales.