"Il est très difficile voire impossible à ce jour d’évaluer avec exactitude l'ampleur des pertes que pourrait subir l’économie. Cependant, plusieurs études ont mis en exergue l’importance des dégâts éventuels, que ce soit par rapport aux pertes que subissent certains secteurs ou encore par rapport à la dégradation des fondamentaux économiques", a expliqué Mme Cherkaoui dans un entretien à la MAP.
Elle a, à cet effet, indiqué que les services, le commerce, le bâtiment et travaux publics (BTP), la communication, l'agriculture, le tourisme et l'artisanat sont, entre autres, les secteurs les plus touchés par cette crise, faisant remarquer que "85% des entreprises opérant dans ces secteurs sont en arrêt d'activité".
Mettant en avant la situation alarmante des très petites entreprises (TPE) et des petites et moyennes entreprises (PME), Mme Cherkaoui a insisté sur le rôle primordial que devraient jouer les autorités publiques et les organismes de régulation pour relancer de façon optimale les volets économique et social.
Dès lors, le poids des politiques économiques, comme moyen de sortie de cette crise sanitaire, restent indéniables, a-t-elle assuré, précisant que ce rôle devrait principalement éviter une dégradation du tissu économique. L'objectif étant de garantir un bon redémarrage de l’économie, de limiter les dépôts de bilans des entreprises, ainsi que de préserver et pérenniser les emplois.
Ces politiques économiques se divisent en deux catégories, a-t-elle poursuivi, à savoir des politiques conjoncturelles pour booster l'économie nationale à court et moyen termes et d'autres structurelles visant à renforcer davantage les fondamentaux économiques et les infrastructures sur le long terme.
Toutefois, a noté Mme Cherkaoui, s'il existe un consensus autour du rôle primordial des autorités publiques dans le soutien de l’activité après la crise, il n'en demeure pas moins que la nature des instruments ne peut être uniformisée. Le choix de cette nature dépend du niveau de développement, de la stabilité des fondamentaux économiques, du risque pays et du degré de la maturité financière.
Ce choix est également le reflet de l’interprétation de la crise telle qu’elle est faite par les autorités publiques et le résultat de leur capacité à évaluer l’ampleur du retournement, a-t-elle conclu.