Les transporteurs africains voient leurs trésoreries drastiquement s’effriter à cause de la pandémie de Covid-19 qui pourrait générer une chute des revenus de 8 103 millions de dollars en 2020 pour ces compagnies, soit une baisse de 68 % par rapport à 2019, indique l'AFRAA dans un rapport relayé par les médias kényans.
Les chiffres avancés par l'AFRAA, qui regroupe 45 compagnies africaines, sont encore plus alarmistes que les prévisions d’avril de l’Association internationale du transport aérien (IATA) qui tablaient sur une perte annuelle de 6 milliards de dollars.
L'analyse d'impact de l’AFRAA montre une réduction annuelle du trafic passagers de 90,3% pour le mois de mai, la reprise devant commencer à partir du troisième trimestre 2020 avec des opérations nationales, suivies de vols régionaux et intercontinentaux.
Sur le segment cargo, l’institution constate, par ailleurs, une pénurie de capacité de fret en Afrique en raison des besoins de transport de matériel médical et de biens essentiels.
Selon l’AFRAA, la crise de liquidités devient une préoccupation sérieuse qui pourrait engendrer de nombreuses faillites dans les mois à venir.
Le Secrétaire général de l’AFRAA, Abderahmane Berthé a exhorté, à ce propos, les gouvernements africains à envisager un plan de sauvetage et de relance qui compense les pertes importantes, réduit le fardeau des coûts d'exploitation courants et subventionne la survie et la reprise de l'industrie.
Il prône pour cela "des efforts coordonnés et une approche collaborative avec toutes les parties prenantes", en vue de développer une stratégie de réponse proactive qui s'attaque à l'impact négatif du Covid-19 sur leurs activités, afin de garantir leur rétablissement efficace pour soutenir les secteurs économiques clés.
Début mai, plusieurs organismes d'aviation internationaux et africains avaient lancé un appel urgent pour soutenir les secteurs du transport aérien et du tourisme en Afrique, rappelle-t-on.
"Sans financement d'urgence, la crise du COVID-19 va provoquer un effondrement du secteur du transport aérien et du tourisme en Afrique, lesquels apportent 169 milliards de dollars à l’économie africaine, ce qui représente 7,1 % du PIB du continent", avait souligné ce collectif composé de l’IATA, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) des Nations Unies, le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), l’AFRAA et l’Association des compagnies aériennes d’Afrique australe (AASA).
Ils ont sollicité, ainsi, le soutien des institutions financières internationales, des partenaires de développement des pays et des donateurs internationaux afin de sauver le secteur des voyages et du tourisme en Afrique, qui emploie quelque 24,6 millions de personnes sur le continent africain.