«Nous ne savons pas encore combien de temps la crise du COVID19 va durer, mais il est nécessaire de placer, dès aujourd’hui, les jalons de la reprise», a relevé Mme Vera Songwe qui s’exprimait lors d’un webinaire organisé conjointement par l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion ENCG - Marrakech et le Centre Africain des Solutions Innovantes Durables (ACISS) de l’Université Cadi Ayyad, sous le thème «Repenser l’économie et son enseignement en Afrique post-COVID19».
Mme Vera Songwe, dont les propos ont été publiés mercredi par la CEA-ONU basée à Addis-Abeba, a noté que «l’Afrique risque aujourd’hui de connaître un ralentissement de sa croissance de 1,8 à 2,6 pc du PIB qui pousserait jusqu’à 29 millions de personnes dans l’extrême pauvreté ».
«Mises en place dans 42 pays africains en vue de protéger les populations, les mesures de confinement ont déjà coûté quelque 69 milliards de dollars par mois et devraient impacter négativement la mise en œuvre des objectifs de développement durable '’ODD’’ en Afrique », a indiqué la Secrétaire exécutive de la CEA-ONU.
Mme Songwe a évoqué plusieurs pistes de réflexion pour le développement de modèles de sortie de crise post COVID19, dont «le renforcement de la gouvernance économique, en vue de s’assurer que les fonds bénéficient à ceux qui en ont le plus besoin, le développement de l’économie numérique, la gestion du changement climatique, un système financier repensé pour un meilleur usage des ressources financières domestiques, tels que les fonds de pension africains et la relance de la consommation à travers le continent grâce à la zone de libre échange continentale africaine».
Le webinaire a également été l’occasion pour les participants d’entamer une discussion sur les modalités de reconstruction des économies africaines et de revoir l’étude des économies de manière à l’adapter aux pays africains, souligne la CEA-ONU.
«Différents défis devront ainsi être relevés dont la question de l’informel, dont les travailleurs ont été particulièrement impactés par la crise, l’accès à l’Internet et son impact, dans un continent où seule une minorité des 330 millions d’enfants privés d’école par la crise à travers le continent ont été en mesure de poursuivre leurs études en ligne à l’heure où seuls 20% des Africains disposent d’une connexion Internet stable, la redistribution des chaines de valeur et le développement des industries pharmaceutiques africaines», indique-t-on.
Les discussions des participants ont également porté sur «les opportunités de digitalisation des économies et de repenser l’architecture des universités africaines pour un meilleur accès des étudiants à une éducation de meilleure qualité depuis chez eux», est-il notamment souligné.