Dotées de compétences, de capacités et de moyens d'action nécessaires pour intervenir rapidement et efficacement, en cas de risques et menaces, les armées ont fait valoir leurs nombreux atouts pour appuyer le secteur de la santé publique, a indiqué le docteur en droit public.
En effet, chaque armée moderne est dotée d’un Service de santé capable de déployer une «chaîne santé» complète, cohérente, autonome et réactive offrant aux blessés ou aux malades la certitude de bénéficier de toutes les chances de guérison avec le minimum de séquelles possibles, a souligné M. Marrakchi, expliquant que grâce à ces atouts que les militaires sont aujourd’hui mobilisés dans «la guerre» contre le nouveau coronavirus, aux niveaux national, régional et international.
Au Maroc, dès le 22 mars, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné Ses très Hautes Instructions à l’effet de déployer des moyens de médecine militaire en renforcement des structures médicales dédiées à la gestion de cette pandémie, a-t-il rappelé.
Guidé par les Instructions Royales, le Service de santé des FAR a mobilisé plusieurs structures multifonctionnelles composées de personnel médical, paramédical et social, a-t-il ajouté, rappelant qu'au delà de l'aide sanitaire, un soutien logistique a été assuré par « l'Unité de Fabrication des Masques » (UFM) relevant de la Gendarmerie Royale. Depuis le déclenchement de la pandémie, cette Unité industrielle tourne à plein régime.
En plus de l'aide sanitaire et logistique apportée au système de la santé publique par les armées, celles-ci ont également fourni, dans certains pays, leur appui aux forces de l’ordre pour faire respecter les mesures de confinement et inciter les citoyens à rester chez eux, a fait observer l'auteur, donnant, entre autres, l'exemple de la France où depuis le 25 mars, les militaires de l'opération Résilience, dont l’effectif s’élève à 4.000 hommes, ont reçu pour mission la protection de sites sensibles du pays, ainsi que des tâches de surveillance et de présence dissuasive en appui des forces de sécurité intérieure.
De même, nombreux sont les Etats africains qui ont employé leurs forces armées pour aider les membres du secteur de la santé publique dans leur mission de respect des mesures du confinement, a soutenu M. Marrakchi, rappelant que parallèlement à leur aide sanitaire et logistique, ainsi qu'à leur appui aux forces de l’ordre, les armées ont été mobilisées pour assurer une troisième mission, celle de la recherche médicale.
A ce titre, des recherches d'urgence ont été entreprises par des scientifiques des forces armées chinoises, principalement en termes de détection du virus et de traçage de l’origine, de contrôle de l’épidémie et de traitement des patients, ainsi que de mise au point de médicaments, a déclaré un responsable de la Commission militaire centrale (CMC), a-t-il précisé.
Au-delà de leurs contributions réelles aux efforts nationaux, les mobilisations des armées constituent, surtout, un enjeu de communication, destiné à rassurer des citoyens angoissés par l'ampleur de la crise et en demande de protection.
Demain, une fois la pandémie maîtrisée, la sortie de crise terminée et les enseignements tirés, il sera nécessaire de s’atteler au sujet plus large du rôle des armées pour endiguer ce genre de crises dans un monde de plus en plus marqué par des menaces non militaires remettant en cause la séparation traditionnelle entre sécurité extérieure et intérieure, civile et militaire, a conclu M. Marrakchi, qui enseigne à l'Académie marocaine des Etudes diplomatiques.