Dans son analyse, l’expert grec a souligné que cette entité ne se maintient que grâce à l’appui actif de l’Algérie, qui cherche par tout moyen à dissimuler ses velléités géopolitiques derrière un "statut d’observateur" du différend régional sur le Sahara marocain.
Les manœuvres algériennes ne sont aux yeux de l’universitaire "qu’un écran de fumée destiné à camoufler son rôle de partie principale à ce différend qu’elle a elle-même monté de toutes pièces".
Selon l'expert, l’Algérie demeure le principal soutien politique, militaire, financier et diplomatique du "polisario", une milice, et elle a de surcroît délégué sa souveraineté sur une partie de son territoire, en violation totale du Droit international humanitaire.
Il convient de rappeler que cette délégation d’autorité est une violation grave des dispositions de la Convention sur le Statut des Réfugiés de 1951, qui dispose que l’État-hôte demeure le détenteur primaire de l’obligation de protection de la population se trouvant sur son territoire.
En l’absence de réserve sur la portée territoriale de l’application de la Convention, celle-ci interdit à l’Algérie de transférer sa souveraineté à une entité non-étatique armée, qui plus est, sur une quelconque partie de son territoire.
M. Lygeros a tout aussi méthodiquement démantelé la prétention du "polisario" à la représentativité des populations du Sahara marocain, relevant que cette entité ne se maintient dans les camps de Tindouf qu’à la faveur de la délégation illégale d’autorité sur les camps de Tindouf, qui lui permet de se livrer à des violations systématiques des droits de l’Homme à l’encontre de la population séquestrée.
Cette délégation a été condamnée par le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies dans ses Observations finales concernant le quatrième rapport périodique de l’Algérie sur sa mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dans lesquelles il a exprimé sa préoccupation quant à "la dévolution de facto de l’Algérie de ses pouvoirs, notamment juridictionnels, au "polisario"".
L’universitaire grec a souligné qu’une dimension essentielle de l’implication directe de l’Algérie dans le différend régional sur le Sahara marocain est son refus d’autoriser un recensement des populations des camps de Tindouf, en défiance de toutes les résolutions adoptées par le Conseil de Sécurité depuis 2011.
En refusant de permettre au Haut-Commissariat pour les Réfugiés de mener un recensement dans les camps de Tindouf, l’Algérie permet au "polisario" de poursuivre son détournement en toute impunité des aides humanitaires destinées aux populations civiles, privant ses dernières de ses droits fondamentaux et violant au passage les dispositions les plus élémentaires du Droit international humanitaire.
Pour l’universitaire grec, les manœuvres de l’Algérie et le "polisario" ne sauraient néanmoins enrayer la cohérence et la constance avec laquelle la marocanité du Sahara s’affirme de jour en jour, en droit et dans les faits.
Il a ainsi abordé les implications de la délimitation de l’espace maritime du Royaume à travers l’adoption de la loi 37.17 modifiant et complétant le Dahir portant loi 1.73.211 du 26 Moharrem 1393 (2 mars 1973) fixant la limite des eaux territoriales, ainsi que la loi 38.17, modifiant et complétant la loi 1.81 instituant une zone économique exclusive de 200 miles nautiques au large des côtes des provinces du Sud du Royaume.
Les deux lois fixent également les lignes de base ainsi que le plateau continental des fonds marins liant le Maroc à l’Espagne, au Portugal et à la Mauritanie.
L’adoption de ces deux textes constitue un acte de souveraineté conforme à la Convention des Nations Unies du Droit de la Mer.
Pour M. Lygeros, la délimitation de l’espace maritime du Royaume s’inscrit dans la dynamique d’approfondissement de la marocanité des provinces du Sud, qui se matérialise également par l’essor de la région dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement des Provinces du Sud, lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2015.
Ce Modèle vise à promouvoir un développement socioéconomique holistique dans la région, à travers le renforcement de la connectivité de la région, la création de pôles compétitifs intégrés et l’instauration d’un cadre solide de bonne gouvernance.
L’expert n’a pas manqué de souligner que les populations du Sahara marocain participent à l’élaboration et à la mise en œuvre de cette politique de développement par l’intermédiaire de leurs représentants démocratiquement élus au sein des instances de gouvernance locale et régionale.
M. Lygeros a souligné que c’est cette même cohérence qui a guidé le retour du Maroc à l’Union Africaine, qui s’inscrit dans le prolongement de l’engagement constant, sous la Haute Vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, du Royaume en faveur du développement de son continent.
Il sied de rappeler que le Maroc a signé plus d’un millier d’accords de coopération bilatérale avec les pays africains depuis 2000, dans les domaines de la formation, de la santé et du développement durable.
L’expert grec estime que ce raffermissement continu des liens entre le Royaume et son Continent a rendu naturel et fluide le retour triomphal du Maroc à sa famille institutionnelle, à laquelle il apporte son expertise dans les domaines-clés de la gestion des migrations, du développement durable, de la lutte contre les changements climatiques et de la lutte contre l’extrémisme violent, qu’il partage volontiers et sans ostentation.
M. Lygeros a livré cette analyse dans le cadre du "Sahara Debate", une émission citoyenne diffusée sur les réseaux sociaux, qui se veut une plateforme ouverte et démocratique pour jeter des éclairages sereins et dépassionnés sur la question du Sahara marocain.