La réouverture des écoles, autorisée par le gouvernement mais jugée prématurée par bien de parents, de syndicats enseignants et de collectivités locales, marque une étape essentielle dans la politique de dé-confinement suivie par les autorités britanniques dans la perspective d'alléger graduellement les restrictions de distanciation sociale.
Dans les établissements scolaires, seuls les élèves de 4 à 6 ans et de 10 à 11 ans, soit environ 2 millions d'écoliers ont regagné lundi les bancs scolaires.
Alors que les scientifiques avertissent qu'il est encore trop tôt de prendre une telle décision vu que les taux de transmission et d'infection "restent encore élevés", le Syndicat national de l'Education réclame davantage de "tests et de preuves scientifiques solides" pour "rouvrir les écoles le moment venu" tandis que l'Association of School and College Leaders s'inquiète de "problèmes logistiques importants".
De leur côté, les parents affichent leur inquiétude vis à vis de la décision gouvernementale. Selon une étude conduite par la Fondation nationale pour la recherche en matière d'éducation auprès de 1.200 directeurs d'école, ceux-ci s'attendent à ce que 46% des familles gardent leurs enfants à la maison.
Les directeurs d'établissements accueillant le plus d'enfants défavorisés, bénéficiant de repas gratuits, s'attendent à un absentéisme plus important (50%) que ceux en accueillant peu, qui s'attendent à 42% des absences.
"Je comprends que certains ne veulent pas voir les écoles reprendre déjà. Mais nous avons besoin d'aller de l'avant et nous devons aussi nous assurer que nos enfants ne régressent pas", a déclaré le ministre britannique de l'Eudcation, Gavin Williamson au Daily Telegraph.
De son côté, la commissaire à l'enfance, Anne Longfield, a exhorté le gouvernement à mettre en place des camps d'été en juillet et en août pour les élèves les plus vulnérables, en vue de les aider à rattraper ce qu'ils avaient raté pendant le confinement.
Avec plus de 38.000 morts testés positifs au Covid-19, le Royaume-Uni est le deuxième pays le plus endeuillé au monde après les Etats-Unis et même, selon plusieurs études comparatives, voire le premier en terme de surmortalité rapportée à la population.
Critiqué pour avoir tardé à agir, le gouvernement conservateur dirigé par le Premier ministre Boris Johnson tente désormais de redémarrer l'économie, en autorisant l'ouverture des commerces non essentiels.
Dès lundi, les rassemblements de six personnes à l'extérieur seront autorisées en Angleterre, permettant aux familles ou amis de se retrouver dans un parc ou de partager un barbecue. Les 2,2 millions de personnes identifiées comme les plus fragiles et forcées de s'isoler totalement pourront sortir prudemment.
Aussi, les concessionnaires automobiles et les marchés se tenant à l'extérieur pourront reprendre leur activité, avec l'ouverture très prochaine de certain magasins de vêtements.