Dans un entretien accordé à la MAP, M. Aderdour a souligné que la décision de recourir à des espace sportifs pour les examens du baccalauréat a été prise par le ministère de l'Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en coordination avec le département de la Jeunesse et des Sports, et vise à prémunir les candidats contre les risques de contamination, car ces espaces sont propices au respect des conditions de prévention en terme de superficie et de ventilation.
Afin de garantir la sécurité de l'ensemble des cadres chargés de la supervision, ainsi que des 62.000 candidats au baccalauréat, des amphithéâtres universitaires seront mobilisés, en plus des salles d'examens qui seront limitées à 10 élèves au lieu de 20 comme il était d'usage dans le passé, a indiqué M. Aderdour, ajoutant que des mesures de précaution seront mises en place, comprenant le respect du protocole sanitaire relatif à la stérilisation et à la distribution des masques, ainsi que de tous les moyens nécessaires à la protection, le but étant le déroulement des examens dans les meilleures conditions.
L'autre nouveauté cette année concerne l’équipe technique chargée de l'impression et de la reproduction des épreuves. Les membres de cette équipe, qui rompt avec le monde extérieur lors de l'exercice de sa fonction pour une durée de deux à trois semaine, sera exceptionnellement soumise à un diagnostic sanitaire en coordination avec le ministère de la Santé et les autorités, et seront maintenus chez eux pour une certaine durée de façon à ce qu'ils rejoignent directement le lieu dédié à l'isolement pour l'accomplissement de leurs missions, a indiqué M. Aderdour, ajoutant qu'une autre équipe sera mobilisée par précaution et isolée séparément, afin de pallier à une éventuelle contamination d'un des membres de l'équipe principale.
Contrairement aux pays qui ont annulé l'épreuve du baccalauréat pour cette année, le Royaume a maintenu celle-ci en tant que défi qui s'ajoute à d'autres relevés en matière d'anticipation dans la circonscription de la pandémie et la limitation de ses répercussions sociales, à travers l'adoption de mesures visant à compenser la perte d'emploi et qui priorisent l’intérêt de l'individu au lieu de l’intérêt économique, concrétisant ainsi le slogan "l'humain avant l'économie", a-t-il noté.
D'autre part, M. Aderdour a relevé que l'AREF de la région de Rabat-Salé-Kénitra a adhéré, au même titre que l'ensemble des académies du Royaume, à l'opération d'enseignement à distance, en produisant plusieurs ressources numériques et en mettant en place des studios d'enregistrement dans la plupart des villes de la région, afin d'éviter aux enseignants le déplacement entre provinces. Ces studios ont permis la production de ressources numériques qui ont été diffusées via les chaines de télévision publiques, et sur la plateforme d'enseignement à distance TelmidTICE.
L'Académie a également adhéré à l'effort national d'évaluation du processus d'enseignement à distance, non pour recenser le nombre de bénéficiaires, mais surtout pour apprécier la qualité de cette prestation, a indiqué le responsable, ajoutant que l’intérêt de cette évaluation tient au fait qu’elle servira de base au ministère de tutelle pour traiter de l'enseignement à distance en tant qu'option future, imposée par le recours aux nouvelles technologies au sein des administrations.
M. Aderdour a, ainsi, relever les nombreuses prouesses numériques constatées durant cette période de confinement, soulignant que "toute la société est désormais qualifiée pour traiter par voie numérique, et l'école étant à l'avant-garde des institutions sociales et sociétales, devait accorder la plus haute importance à l'enseignement à distance".
"Tirer profit de l'enseignement à distance en lui garantissant toutes les conditions qu'il requiert permettra de promouvoir l'école marocaine dans la période post-Covid, ce qui apportera un changement majeur dans l'action éducative et l'approche pédagogique", a-t-il dit, soulignant les perspectives prometteuses qui s'offrent à l'enseignement à distance au Maroc, car "si nous parlions auparavant de l'université virtuelle comme d'une chose imaginaire impossible à réaliser, nous constatons aujourd'hui la nécessité d'abandonner le caractère physique d'un certain nombre de procédures en place, y compris l'utilisation de documents en papier dans les administrations ou encore les écoles".
Le secteur de l'éducation est appelé à s'engager dans cette transformation plus que tout autre domaine, d'autant plus que les étudiants ont fait montre d'une interaction positive et croissante avec cette réalité technologique, une situation favorable qui nous incite à dire "Oui ! nous avons gagné le pari, et les enseignements tirés de la pandémie du Coronavirus doivent être capitalisés", a-t-il conclut.