Feu Youssoufi, qui a connu les affres de l’exil dans les années 60, "fut un infatigable homme de gauche plus sensible et proche de Pierre Mendes France et d’Edgard Faure que de Guy Mollet dans son long compagnonnage de l’International socialiste", a relevé M. Hafidi en réaction à la disparition de Me Youssoufi qui avait été à la tête du gouvernement d’alternance.
"Son ami , un autre « Mendésiste » journaliste engagé et plume alerte , Jean Lacouture , disait de lui qu’il incarnait « la Noblesse marocaine et l’élégance française ! »", a-t-il dit, ajoutant qu’"à cela , il faut ajouter la «touche » espagnole étant originaire de Tanger".
Feu Youssoufi "se distinguait du lot des dirigeants de la Gauche marocains , pressés par la convoitise vorace du pouvoir, par sa vison du temps long, chère au grand Historien Fernand Braudel , car il avait saisi que « le temps du Maroc » , sédimenté avec une Monarchie de la longue durée exige une patience devant l’accélération vertigineuse de l’histoire", a souligné le politologue.
Il avait ainsi familiarisé la gauche à l’exercice périlleux du pouvoir qui exige en retour l’abandon des vieilles lunes pour se frotter à la vie et ses contingences, a ajouté le M. Hafidi, notant que feu Youssoufi était un homme d’éthique qui "s’est retiré du pouvoir et de ses habitudes comme il en est venu : discret et modeste !"
Abderrahim Hafidi s’est dit, à cette occasion, convaincu que le Maroc réel saura rendre à feu Youssoufi l’hommage qu’il mérite.