Ces propositions découlent d'une étude sur "la politique sportive au Maroc", réalisée par le Conseil économique, social et environnemental, suite à une saisine émanant de la Chambre des Conseillers en date du 25 juillet 2018, et publiée récemment au Bulletin officiel, indique la CESE dans un communiqué, ajoutant que l'étude susmentionnée consiste en l’évaluation de la mise en œuvre de la "Stratégie nationale du sport à l’horizon 2020" selon une approche participative impliquant les principaux acteurs et experts du monde sportif national.
Cette étude, qui souligne la vision politique très ambitieuse de la stratégie nationale qui a défini des leviers et axes stratégiques clairs et pertinents lesquels restent toujours d’actualité, a relevé que les objectifs escomptés de cette stratégie n'ont pas été atteints et que le sport n’occupe pas encore la place qu’il mérite au sein de la politique de développement du pays.
Parmi les facteurs mis en évidence, le CESE note que cette stratégie n’a pas été déclinée en véritable politique publique et n’a pas été pilotée de manière efficace.
Par ailleurs, le cadre juridique et réglementaire s’est heurté à des difficultés majeures d’application, en particulier la loi 30-09 relative à l'éducation physique et aux sports, poursuit le communiqué, ajoutant que les moyens humains et financiers mobilisés ont été insuffisants au regard des défis à relever.
Ainsi, le CESE a recommandé de transformer la stratégie nationale du sport en une politique publique inscrite dans une loi-cadre, de donner la priorité, dans les années à venir, au développement du sport scolaire et universitaire au niveau territorial et d'harmoniser le cadre juridique et réglementaire, en particulier la loi 30-09, avec les dispositions de la Constitution et révisé en concertation avec les acteurs concernés, de sorte à dépasser les facteurs de blocage et permettre la parution de l’ensemble des décrets d’application.
Le Conseil a également appelé à développer un système d’information intégré avec la participation des acteurs concernés et du Haut-Commissariat au Plan, afin de permettre un suivi-évaluation rigoureux de la mise en œuvre et de l’impact de la stratégie et de poursuivre le développement des grandes infrastructures et des équipements de proximité.
Pour ce faire, explique la même source, les besoins en termes de ressources humaines et matériels devraient être précisément appréciés au niveau de chaque région et pris en compte dans les plans de développement régionaux.
Pour ce qui est du développement des grandes infrastructures à l’échelle nationale, un plan national devrait être élaboré avec les régions en veillant à leur conformité aux normes internationales et en tenant compte de leur impact environnemental, de leur accessibilité et de leur rentabilisation à moyen et long terme, poursuit-on.
S'agissant du développement de l’économie du sport, il conviendrait, selon le CESE, de mener des études aux niveaux national et régional pour identifier les opportunités à saisir, d'orienter les investissements publics et privés et développer des écosystèmes.
Il s'agit aussi de renforcer l’action des fédérations sportives, des ligues régionales et des associations sportives, tout en poursuivant les efforts de renforcement de leur gouvernance, et ce selon des critères rationnels, qui doivent déterminer l’octroi des subventions, indique le communiqué, ajoutant que, parallèlement, un programme d’accompagnement et de soutien financier et technique doit être mis en place afin de leur permettre de se conformer, dans un délai raisonnable, aux différentes normes nationales et internationales et d’améliorer ainsi leurs performances.
Le CESE a aussi recommandé de mettre en place, dans le cadre de la promotion et du développement du handisport, un centre paralympique de haut niveau ainsi qu’un Comité national paralympique marocain, d'intégrer les milieux scolaires et les programmes de formation des cadres sportifs pour le sport para-sport et soutenir et impliquer les associations de supporters en tant que partenaires dans la prévention de la violence lors des manifestations sportives, conclut le communiqué.