1- Quel a été le bilan de l’enseignement à distance au niveau de l’AREF durant la pandémie ?
Dès la fermeture des établissements scolaires au niveau national suite à cette conjoncture exceptionnelle, et ce afin de préserver la santé des élèves et celle des cadres éducatifs et administratifs, l’opération d’enseignement à distance a été lancée. Plusieurs moyens ont été mobilisés, plus particulièrement l’exploitation des trois chaînes de télévision nationales ainsi que les plateformes "Teams" et "Telmide tice". Les établissements ont aussi mobilisé plusieurs outils permettant d’envoyer des cours et d’interagir avec les élèves dans certaines situations, sans oublier le rôle du manuel scolaire dont disposent tous les élèves.
L’enseignement à distance a, en premier lieu, permis de terminer les programmes scolaires. Nous sommes actuellement en train de finir les dernières séances dans certaines branches, tout en mettant en place un ensemble de leçons de soutien scolaire pour la préparation aux examens, outre les activités de la vie scolaire et sportive. Cette opération se poursuivra jusqu’à la fin de l’année scolaire. A cette occasion je tiens à remercier tous les intervenants, particulièrement les enseignants, les inspecteurs et les cadres éducatifs.
Au niveau de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, le bilan de cette opération pourrait se décliner en plusieurs indicateurs. En termes de production, nous avons émis environ 400 capsules vidéo de 30 minutes, répondant aux normes techniques, et diffusées sur les chaînes de télévision. A noter que sur le plan national, plus de 3.500 leçons et activités ont été mises en ligne tandis que l’opération se poursuit encore.
Un autre indicateur qui nous rapproche davantage de l’intérêt des familles et des élèves pour cette nouvelle approche éducative, est que 98% des établissements scolaires publics et 87% des établissements scolaires privés ont exploité les cours virtuels. Par ailleurs, entre le 5 et le 20 mai, 5.000 enseignants ont participé à la plateforme "Teams", avec 18.000 bénéficiaires parmi les élèves durant cette même période.
Afin d’évaluer cette opération avec précision, en se basant sur des données quantitatives et méthodologiques, le ministère de l’Education nationale a lancé, sous la supervision de l’Inspection générale, une étude globale destinée à mesurer l’impact de cette approche éducative, le degré de l’atteinte des objectifs escomptés, ainsi que les défis à relever. Nous sommes à la dernière phase avant de synthétiser les derniers résultats qui refléteront une image claire sur ce système d’enseignement.
En outre, pour dépasser certaines contraintes, notamment dans certaines zones reculées ne possédant pas l’équipement nécessaire qui permet de bénéficier de ce système d’enseignement, et afin d’atténuer tout ce qui pourrait toucher à l’égalité des chances, le ministère a imprimé des leçons et des exercices de soutien couvrant de la première année à la sixième année primaire puis a procédé à leur distribution aux élèves comme outil complémentaire.
2- Pensez-vous que l’enseignement à distance pourrait se poursuivre même après la pandémie ? Comment alors l’améliorer ?
Nous devons préciser que nous avons procédé à l’enseignement à distance dans une conjoncture exceptionnelle, ce qui nous a permis d’acquérir une expérience et de consentir des efforts énormes pour réussir cette opération. Après la pandémie et le retour à une situation normale, l’enseignement à distance sera une composante essentielle à prendre en compte dans le projet d’établissement pour l’école marocaine. Cette composante permettra sans doute de réduire les disparités et de consolider le concept d’égalité des chances. A titre d’exemple, dans les zones reculées, il pourrait constituer une alternative de formation pour certains bénéficiaires qui ne peuvent pas se déplacer en raison de certaines contraintes. Il peut aussi se révéler comme une solution face à certaines situations spécifiques comme l’absence d’un élève pour maladie. Dans certains cas l’enseignement à distance sera non seulement une opération complémentaire, mais essentielle pour la gestion de plusieurs dossiers, la réduction des dépenses et la rationalisation des résultats.
3- Les élèves, surtout ceux du baccalauréat, s’apprêtent à passer des examens certifiants. Comment ce dossier est-t-il géré ?
Le ministère a annoncé que les cours présentiels commenceront début septembre pour tous les niveaux. L’examen de la deuxième année du baccalauréat aura lieu au cours du mois de juillet alors que celui de la première année est reporté au début du mois de septembre. Cette opération a nécessité une prise de mesures, à commencer par le choix des centres d’examen et leurs capacités d’accueil afin de répondre à deux impératifs essentiels, d’abord l’égalité des chances en termes de conditions de passation et ensuite la prise de toutes les précautions pour préserver la santé des candidats, des enseignants et de tous les intervenants.
L’opération sera lancée le 1er juillet avec l’examen régional pour les candidats libres, suivi de l’examen national pour les scolarisés selon les branches (Lettres et Sciences). La session de rattrapage suivra pour pouvoir annoncer les résultats le 29 juillet, ce qui marquera la dernière étape de l’examen du baccalauréat que nous considérons comme un moment très important pour le système éducatif national et une opportunité de valorisation de tous les efforts consentis.
4- Quelles sont les mesures prises afin de respecter les normes de distanciation sociale durant l’examen ?
Afin d'atteindre les objectifs précités, plusieurs mesures et dispositions préventives dans les centres d’examen ont été déterminées afin de préserver la santé des candidats. Le nombre maximum des candidats dans une salle d’examen ne doit pas dépasser 10 et ce pour garantir la distance de sécurité. Les établissements scolaires mettront à la disposition des candidats des masques et d’autres moyens de protection pour que l’opération se déroule dans les mesures préventives nécessaires.
A l’extérieur des centres d’examen, des mesures préventives sont prévues à deux niveaux. Il s’agit, en premier lieu, de définir des mesures de prévention dans les bus destinés au transport des élèves, et en deuxième lieu de permettre aux élèves internes de s’installer dans des chambres individuelles et mettre à leur disposition des moyens de transport pour parvenir aux centres d’examen en prenant les mesures préventives nécessaires.
Les préparatifs de cet examen de la part des directions des établissements et des cadres éducatifs ont été effectués, en grande partie, à distance pour réduire les risques qui pourraient impacter la santé des élèves. L’ensemble des moyens logistiques nécessaires au niveau de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont été mis à la disposition des directions provinciales. Ils seront bientôt mis en oeuvre pour assurer les conditions de sécurité de la passation de l’examen national.
Afin d’assurer une capacité suffisante permettant de respecter la distance de sécurité entre les candidats, nous aurons recours aux salles de sport et les amphithéâtres universitaires, en coordination avec tous les intervenants. A Tanger comme à Tétouan, Al Hoceima, Chefchaouen et Larache, nous utiliserons des salles couvertes car elles permettent d’installer des tables individuelles tout en respectant la distance de sécurité d’une façon claire. Nous mobiliserons également les salles des collèges et lycées pour augmenter davantage notre capacité d’accueil et donc le respect de la distance de sécurité.
5- Quel est le nombre de candidats, par branche, à l’examen national du baccalauréat ?
Le nombre de candidats pour l’examen de la deuxième année du baccalauréat au niveau de l’AREF de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a atteint 41.074. Ils seront affectés dans plus de 250 centres d’examen. Plus de 7.000 cadres éducatifs et administratifs seront mobilisés dans cette opération, ainsi que 4.000 salles d’examen, salles couvertes et amphithéâtres. Les candidats de la branche Lettres, sciences humaines et enseignement originel représentent environ 36% alors que ceux de la branche Sciences, techniques et professionnelle présentent environ 64%.
Ces indicateurs révèlent concrètement que les candidats de la branche Sciences, techniques et professionnelle représentent le double de ceux de la branche Lettres, sciences humaines et enseignement originel, comme ils montrent, chiffres à l’appui, que les ressources humaines et les infrastructures dédiées à l’examen nous permettront d’encadrer et de gérer correctement cet examen.