"Certes, la crise du nouveau coronavirus a quasiment paralysé les économies du monde, toutefois l’on doit concevoir le côté positif de cette situation et œuvrer à promouvoir le co-développement afro-africain et indo-africain dans un esprit de partenariats gagnant-gagnant", a souligné le diplomate marocain qui s’exprimait lors d’une vidéoconférence organisée à l'occasion de la Journée mondiale de l'Afrique organisée par le célèbre magazine India&The World et India Writes Network.
Au-delà des liens économiques, les relations entre l’Inde et l’Afrique sont constamment nourries d’une charge historique et émotionnelle de longue date, laquelle devrait être largement investie pour le bénéfice des deux parties, a-t-il conseillé.
Le Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, a toujours appelé les pays africains frères à s'entraider, à développer la coopération africaine et à renforcer leurs capacités tout en faisant appel à des partenaires internationaux crédibles.
Et d’ajouter qu’il sied de transformer les défis de la pandémie en opportunités et d’explorer des idées concrètes et réalisables pour rendre l'Afrique plus forte et faire avancer l’intégration économique du continent.
Tout au long de l'histoire, les grands pays ont toujours su transformer les défis en opportunités réelles. Tel est le cas du Maroc, de l'Inde et de nombreux autres pays, y compris d'Afrique, a noté M. l'ambassadeur, ajoutant que la pandémie du Covid-19 a clairement redéfini les priorités non seulement pour l'Inde et l'Afrique mais pour le monde entier.
Il s’agit notamment d’accorder la priorité à la recherche scientifique qui s’est avérée une question de survie plutôt qu’un luxe, explique M. Maliki, ajoutant que les secteurs de l’éducation et des services de santé devraient également être développés et placés en tête des priorités.
L’Afrique, comme l’Inde, disposent d’énormes potentialités et de compétences humaines que l’on devrait fournir en conditions idoines pour assurer leur émergence, note M. Maliki, citant à titre d’exemple le chercheur marocain Moncef Slaoui, qui a été nommé récemment par le président américain Donald Trump à la tête de l’opération "Warp Speed", visant à mettre au point “très rapidement” un vaccin pour le Covid-19.
M. Maliki, a par ailleurs tenu à présenter l’expérience du Maroc dans la lutte contre la propagation du Covid-19, notant que le Royaume a adopté, grâce à la vision clairvoyante de SM le Roi Mohammed VI, une stratégie multidimensionnelle avec des mesures tous azimuts et de grande envergure pour freiner la propagation du coronavirus et limiter son impact socio-économique.
Il a, dans ce sens, fait savoir que le Maroc s’est lancé depuis le début de la pandémie dans la production des équipements médicaux afin de combler le besoin croissant en matériel face à la propagation du virus.
Après avoir atteint l'autosuffisance dans la production des masques avec une production journalière de 10 millions d’unités, le Royaume a décidé d'exporter une partie de ces masques à l'étranger, a précisé M. Maliki.
La vidéoconférence a été marquée également par les interventions de plusieurs ambassadeurs et représentants de pays africains dont l’Ouganda, l’Ethiopie, le Mali et l’Afrique du Sud ainsi que le Directeur général d’Exim Bank India et des experts économiques indiens.
Le secrétaire désigné, chargé des relations économiques au ministère indien des Affaires étrangères, Rahul Chhabra, actuellement ambassadeur de l’Inde au Kenya, a relevé que le partenariat Inde-Afrique pourrait s’inspirer du discours du Premier ministre indien, Narendra Modi, devant le Parlement ougandais en Juillet 2018, et qui a désigné une dizaine de points clés qui favoriseraient le partenariat Indo-africain portant notamment sur la promotion de l’agriculture, la révolution numérique, le changement climatique ou encore la promotion des investissements.
Il s’agit également, a-t-il dit, d’explorer les possibilités d’aligner le Partenariat Inde-Afrique sur l'Agenda 2063 de l'Afrique, qui a pour objectif de relever les défis du continent en matière de croissance économique, de prospérité et de protection de l’environnement.
Les autres intervenants ont appelé à renforcer davantage les relations entre les pays africains et l’Inde en particulier dans les secteurs de l’agriculture, l’industrie pharmaceutique, les énergies renouvelables ou encore les Nouvelles technologies.