Les intervenants à cette conférence virtuelle initiée sous le thème "la femme et la pandémie du coronavirus : Les contributions et les souffrances", par la commission de l'égalité, l'équité des chances et l'approche genre relevant du Conseil communal de Marrakech, ont relevé, à l'unisson, que les femmes ont apporté une grande contribution aux efforts visant à enrayer cette pandémie, et à atténuer ses répercussions socio-économiques et ce, en dépit de plusieurs contraintes, dont elles font face.
Dans ce cadre, le Pr. Nadia Mansouri, enseignante à la Faculté de médecine et de pharmacie, a fait remarquer que la contribution de la femme dans ces efforts nationaux est un gage de fierté pour la Nation, relevant que la femme figure aux premières lignes dans le combat contre le coronavirus.
Chiffres à l’appui, elle a indiqué que 70% du personnel qui travaille au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) en tant que médecins, infirmières, agents de nettoyage et d’hygiène, sont des femmes.
Mme Mansouri, cheffe de service de chirurgie maxillofaciale et esthétique, a, par ailleurs, déploré le fait que "la violence à l’égard des femmes a triplé pendant ces circonstances exceptionnelles en raison de la pression économique et psychologique engendrée par le confinement et la crise sanitaire".
Dans le même ordre d’idées, l’avocate et militante associative, Mme Selwa Mojadili, a souligné que près de 900 plaintes ont été déposées par les femmes victimes de violence conjugale au cours de cet état d’urgence sanitaire.
Après avoir mis en relief les acquis constitutionnels et législatifs en faveur de la femme marocaine, elle a plaidé en faveur de l'accentuation des efforts de tous en vue de la mise en application stricte et effective de la législation déjà existante.
Face à cette recrudescence de la violence à l’égard des femmes, l’Etat marocain a pris des mesures rigoureuses et immédiates, dont la mise en place de plateformes au sein des tribunaux, dédiées à la réception des plaintes des femmes violentées, a-t-elle ajouté.
Mme Fatima Taswikt, membre de la commission régionale des droits de l’homme (CRDH) de Marrakech-Safi, a, de son côté, souligné que la femme marocaine a fait preuve, pendant cet état d’urgence sanitaire, d'une capacité exceptionnelle de mobilisation et de respect des mesures préventives, faisant remarquer que la gent féminine a été plus soucieuse quant au respect des mesures décrétée dans le cadre de l'état d’urgence sanitaire et d’hygiène, comparativement aux hommes.
Cependant cette pandémie a démontré que la femme marocaine souffre de précarité plus que les hommes et donc, moins prédisposée à s’adapter avec les conditions socio-économiques nouvelles et difficiles, a-t-elle estimé, faisant remarquer que les femmes analphabètes font face à une multitude de contraintes, entre autres, la perte de revenus dans le secteur informel où, elles sont présentes en force.
La présidente de l’Association des Femmes Chefs d'Entreprises du Maroc (AFEM), section de Marrakech, Mme Badia Betar, a affirmé, pour sa part, que les entreprises féminines opérant principalement dans les secteurs des Services, du Tourisme et de l’Artisanat au niveau régional, ont subi de plein fouet les répercussions socio-économiques de cette crise sanitaire, se félicitant de l’esprit de solidarité, dont ces femmes entrepreneures ont fait montre en vue de préserver les emplois.
La vice-présidente du Conseil communal de Marrakech et présidente de la commission de l’égalité, l’équité des chances et l’approche genre au sein de cette instance élue, Mme Khadija El Feddi, s’est félicitée, quant à elle, de l’élan de solidarité enclenché au lendemain de cette pandémie, relevant que le Maroc a besoin de ses femmes et de ses hommes, pour la relance de son économie et la reprise de ses différentes activités.