Lors de cette rencontre placée sous le thème "Le Covid-19 va t-il impacter le financement des grands projets d'infrastructure en Afrique?", Mehdi Serghini, associé Financial Advisory chez Deloitte, a indiqué que le processus de sélection et d'arbitrage entre les différents secteurs et infrastructures doit être réalisé avec une grande rigueur tout en agissant sur la pondération relative aux investissements, ajoutant qu'il s'agit d'une priorité et d'un exercice stratégique devant être réalisé par les gouvernements.
Il a ensuite mis l'accent sur la nécessité de choisir les bonnes infrastructures dans un horizon court afin de maximiser et d'optimiser les retours d'investissements économiques et sociaux à court terme, précisant à cet égard que les projets d'investissements doivent être cohérents avec la vision stratégique du modèle de développement économique des pays.
"La réalité financière ou budgétaire de nos pays va être sous une extrême pression au cours des années à venir", a estimé M. Serghini, relevant que les ressources vont être consommées pour absorber le choc social.
Pour sa part, le Conseiller du Premier ministre de la Côte d'ivoire, Siélé Silué, a souligné l'importance de la priorisation des secteurs qui seront en mesure de déclencher la machine économique.
Sur le plan de financement, M. Silué a fait savoir que c'est l'occasion pour les institutions financières régionales "de reconsidérer leur façon de faire", ajoutant qu'il est possible de mobiliser les ressources sur le plan régional pour pouvoir booster l'industrie locale.
"Nous devons regarder en interne et voir comment faire pour que les ressources disponibles soient accessibles au secteur privé", a-t-il ajouté.
De son côté, Ibou Diouf, expert à la Banque mondiale, a relevé que cette crise sanitaire, qui s'est transformée en une crise économique, appelle les États à trois niveaux de visions, à savoir la protection des personnes, la protection des revenus/emplois et comment bâtir le futur.
"C'est la crise la plus profonde que le monde ait connue", a dit M. Diouf, ajoutant qu'il y aura une contraction des investissements directs à l'étranger (IDE).
"L'Afrique reste le continent où il y aura une possibilité de rattrapage de l'investissement au niveau mondial", a-t-il fait savoir.
La visioconférence, animée par le Président du club PPP MedAfrique, Marc Teyssier d'Orfeuil, a pour objectif principal de faire une analyse prospective de l'impact de la crise de coronavirus sur les stratégies de développement des infrastructures sur le continent africain.