Les représentants des groupes se sont exprimés tour à tour au cours d'une séance plénière consacrée à la discussion de l'exposé présenté mardi devant les deux chambres du parlement sur "la gestion du confinement sanitaire pour l'après 20 mai".
Relevant que les succès cumulés par le Maroc en cette période de pandémie, "grâce essentiellement à la confiance dans les institutions", le groupe Justice et développement a insisté sur la décentralisation et le rôle des collectivités territoriales en tant que l'un des piliers de l'effort national contre la crise née de la propagation du coronavirus.
A cet égard, a-t-il soutenu, "le Royaume est appelé à accélérer le chantier de révision de son modèle de développement compte tenu des nouveautés".
De l'avis du groupe Authenticité et modernité, l'exposé du chef du gouvernement n'a guère fourni des chiffres et données susceptibles de tirer au clair bien des aspects de la crise, tels que les sommes collectées par le Fonds spécial de gestion de la pandémie, les secteurs impactés et les critères d'octroi de l'aide.
Les secteurs sociaux, plus particulièrement la santé et l'éducation, devraient être en tête des priorités, a estimé le groupe, relevant qu'il est impératif de gagner le pari de l'enseignement à distance sur un pied d'égalité entre les élèves des zones urbaines et rurales.
A son tour, le groupe du Rassemblement constitutionnel s'est félicité de la présentation de l'exposé du chef du gouvernement de par la pertinence de la lecture de la situation au niveau national, le bien-fondé des indicateurs sanitaires et de l'éclairage établi sur l'évolution de la pandémie.
Il a toutefois attiré l'attention sur les inquiétudes qui se font sentir sur l'impact économique, social et psychique de la crise sur les citoyens, mais aussi sur les milieux économiques et les entreprises.
Pour transcender la crise actuelle, il est nécessaire d'entreprendre des mesures pour la relance de l'économique, a estimé le groupe qui a insisté sur le rôle des collectivités territoriales comme un stimulant du développement social en particulier.
De son côté, le groupe Istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme s'est interrogé sur la situation des finances publiques et des réserves en devises en particulier avec la détérioration d'un certain nombre de secteurs qui contribuaient au renforcement de ces avoirs, notant que le groupe demandait à cet égard d'élargir l'offre d'exportation nationale, de promouvoir le "Made in Morocco" et de renforcer le rôle du Royaume dans les chaînes d'approvisionnement en Afrique et dans d'autres régions en matière de médicaments, outre l'adoption d'une politique pour le développement de l'industrie alimentaire (Halal).
Il a également précisé que les circonstances actuelles constituent l'occasion pour réexaminer les choix, notant que n'importe quelle nouvelle approche pour l'après-coronavirus doit prendre en considération la sécurité sanitaire et alimentaire.
Le groupe Haraki s'est quant à lui attardé sur les difficultés que rencontrent les catégories vulnérables suite à la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus notamment les personnes actives dans le secteur informel qui n'ont pas bénéficié du soutien du Fonds spécial de gestion de la pandémie du Covid-19, appelant à accorder davantage d'attention aux agriculteurs et au monde rural.
Il a aussi mis en avant la vision du gouvernement concernant le secteur du tourisme, compte tenu de son importante contribution dans le produit intérieur brut (PIB), tout en s'arrêtant sur les souffrances de Marocains bloqués à l'étranger et sur l'impératif de trouver des solutions à cette catégorie.
Pour sa part, le groupe socialiste a indiqué que l'exposé du chef du gouvernement a évoqué d'importants aspects liés à la gestion du confinement sanitaire pour l'après 20 mai et aux priorités du gouvernement pour la relance économique pour la prochaine période, notant qu'il s'attendait à ce qu'il aborde des mesures pratiques prospectives en tant que compléments des données et des indicateurs présentés.
L'exposé devait comporter des mesures pratiques classifiées et claires, même si elles reposent sur des hypothèses et qui prennent en considération la situation épidémiologiques au niveau régional, a-t-il ajouté.
Le groupe parlementaire du Progrès et du socialisme a salué l'engagement de présenter le projet de loi de finances rectificative en se basant sur des hypothèses imposées par le contexte national et international et la décision d'ouvrir les concertations avec les diverses forces nationales au sujet de la situation socio-économique au temps du coronavirus.
Il a dans ce sens appelé à ce que ces concertations ne soient pas uniquement "un dialogue formel", qu'il aboutisse sur des visions concernant les priorités, les politiques et les programmes publiques d'urgence, ajoutant que la période de l'après-Covid requiert le renforcement de la démocratie, de l'équité territoriale et sociale et de la promotion des produits nationaux, outre l'investissement dans le capital humain, la santé, la formation et la recherche scientifique.