Pour 93% des ménages, les produits alimentaires de base sont disponibles sur le marché au cours du confinement et en quantités suffisantes, indique le HCP dans son enquête sur l’impact du coronavirus sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages, notant que ces produits sont peu disponibles pour 6% des ménages (11% en milieu rural et 4% en milieu urbain), et que cette proportion est de 8% parmi les ménages pauvres et de 3% parmi les aisés.
Dans son enquête menée auprès d'un échantillon de 2.350 ménages représentatifs des différentes couches socio-économiques de la population marocaine selon le milieu de résidence, urbain et rural, le HCP fait observer que les prix des produits alimentaires de base ont augmenté au cours du confinement pour 24% des ménages alors que pour 75% ces prix n'ont connu aucun changement aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, et quel que soit le niveau de vie des ménages.
Le gaz de butane, utilisé par 99% des marocains comme principale source d’énergie pour la cuisson, est disponible sur le marché en quantités suffisantes pour la quasi-totalité des ménages (97%), selon la même source.
S'agissant des produits de protection, 33% des ménages disposent de bavettes et de masques de protection en quantités suffisantes (38% en milieu urbain et 20% en milieu rural), 41% en disposent en quantités insuffisantes (43% en milieu urbain et 37% en milieu rural) et 27% n’en disposent pas du tout (19% en milieu urbain et 43% en milieu rural).
Le HCP note également que 58% des ménages aisés disposent de bavettes et de masques en quantités suffisantes, contre 27% pour les pauvres, relevant que l’indisponibilité de ces produits est essentiellement due à l’insuffisance de l’offre sur le marché (78%) et à la demande excessive (10%).
Concernant l’approvisionnement en produits d’hygiène, un ménage sur deux (51%) ne dispose pas de produits désinfectants (43% en milieu urbain et 70% en milieu rural), 40% en disposent en quantités suffisantes (48% en milieu urbain et 23% en milieu rural) et 9% en quantités insuffisantes, souligne l'enquête, notant que 79% des ménages aisés en disposent en quantités suffisantes contre respectivement 28% des ménages pauvres.
Cependant, parmi les ménages qui ne disposent pas de ces produits ou en disposent mais en quantité insuffisante, 50% n’ont pas cherché à en acheter (45% en milieu urbain et 56% en milieu rural), 36% leur budget ne leur permet pas de s’en procurer (43% en milieu urbain et 28% en milieu rural).
Par ailleurs, 16% des ménages disposent de thermomètres, 38% parmi les ménages aisés et 9% parmi les ménages pauvres. Si, pour 9% des ménages, la raison de ne pas en disposer est le manque d’argent, 90% n’ont pas cherché à s’en procurer.
D'après l'enquête, 35% des ménages disposent en quantités suffisantes des médicaments habituellement consommés pour les pathologies courantes (39% en milieu urbain et 25% en milieu rural), 8% en disposent en quantités insuffisantes et 57% n’en disposent pas.
La part des ménages ne disposant pas de médicaments passe de 34% parmi les ménages aisés à 65% parmi les pauvres, fait savoir le HCP, expliquant les raisons de non disposition des ménages de ces médicaments ou de disposition en quantités insuffisantes par le fait de ne pas avoir cherché à s’en procurer, pour 82% des ménages, et le manque d’argent pour 16%.
Compte tenu des circonstances du confinement et de l'état d’urgence sanitaire, l’enquête sur l’impact du coronavirus sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages a été réalisée par voie téléphonique en utilisant la méthode de collecte assistée par tablettes, afin de suivre l’adaptation du mode de vie des ménages sous la contrainte du confinement.
Cette enquête a pour objectif d’appréhender, notamment, le niveau d’effectivité du confinement, les connaissances des ménages relatives au Covid-19, les actions prophylactiques, l’approvisionnement domestique en produits de consommation et d’hygiène, les sources de revenu en situation de confinement, l’accès à l’enseignement, l’accès aux services de santé et les réactions psychologiques.