"Ces mesures sont à même de préserver la bonne santé de l’économie, notamment si elles couvrent l'ensemble de la structure de production, tant au niveau du secteur des biens que celui des services", a souligné le professeur en économie à l’Université de Brasília.
Dans une interview accordée à la MAP, l’expert international a fait observer que l’expérience marocaine se distingue à bien des égards, citant notamment la création du fonds de gestion du nouveau coronavirus, qui est, selon lui, crucial pour maintenir le bon fonctionnement de l'économie et renforcer sa résilience.
Cette initiative, a-t-il ajouté, est, par ailleurs, fondamentale pour assurer une prompte reprise de la croissance économique après la pandémie.
"Au Maroc, il y a un effort national de lutte contre la pandémie, dans lequel sont engagés tous les secteurs et SM le Roi Mohammed VI a joué un rôle essentiel pour unir tout le peuple marocain face à cette situation", a indiqué M. de Sousa Maia, auteur notamment de "ZPCAS : une nouvelle donne pour l'Atlantique Sud".
Par ailleurs, l’expert brésilien a salué la proposition du Souverain portant sur le lancement d’une initiative des chefs d’État africains visant à établir un cadre opérationnel pour soutenir les dirigeants de la région dans la gestion de la pandémie.
"Cette initiative ne fait que conforter la position du Maroc en tant qu’acteur majeur en Afrique, ainsi que le leadership du Souverain dans la région", a-t-il relevé, mettant en exergue la nécessité de conjuguer les efforts pour apporter une réponse commune à la pandémie.
M. Altair de Sousa a expliqué que "la situation en Afrique, qui aura plus que jamais besoin de soutien et d’appui pour revigorer son économie, devrait également conforter le Maroc dans son statut de passerelle pour les acteurs européens et mondiaux en Afrique".
Dans une analyse de la situation de l’économie marocaine, le professeur universitaire a estimé que différents secteurs seront naturellement affectés. Si l’agriculture sera peu impactée par la crise sanitaire, d’autres secteurs, comme l'industrie automobile, subiront un impact plus profond, a-t-il dit, précisant que des activités "structurelles de l'économie", en l’occurrence le tourisme, auront besoin d'un peu plus de temps pour reprendre le rythme d'avant la pandémie.
D’autre part, l’expert brésilien est revenu sur la situation au Brésil, qui est l’un des pays les plus touchés par le coronavirus. Pour lui, ce pays sud-américain de plus de 210 millions d’habitants est un cas "sui generis" dans la lutte contre la pandémie.
"Pour ce qui est de la lutte contre le Covid-19, on est appelé au Brésil à appréhender ce qu’est une économie de guerre. Il s’agit d’une période où chacun doit s'unir dans la lutte contre un ennemi commun", a-t-il martelé.
Et d’expliquer qu’"au Brésil c’est différent. Les divergences politiques ont profondément impacté la gestion de la pandémie et l’efficacité des mesures prises dans ce sens. De ce fait, le pays sera le plus touché par la crise parmi les pays membres de l’organisation des BRICS", qui regroupe également la Chine, la Russie, l’Inde et l’Afrique du sud.
"La solution au Brésil devrait être à la fois juridique, politique et administrative, afin de rétablir la situation d’avant crise sanitaire", a conclu l’expert brésilien.