Certes les chiffres de l’épidémie continuent d’évoluer en dents de scie, mais la tendance générale à la baisse, confirmée ce week-end par les autorités sanitaires, permet ce regain d’espoir des Belges, qui tablaient pourtant sur des mesures beaucoup plus ambitieuses pour cette nouvelle étape de déconfinement.
Hormis une simple confirmation de la réouverture partielle des écoles ou encore des musées, le Conseil national de sécurité (CNS), réuni la semaine dernière sous la présidence de la Première ministre Sophie Wilmès, ne prévoyait pas de nouvelles mesures avant le 8 juin, alors que l'Union européenne discutait déjà d’une éventuelle réouverture des frontières dans une tentative de sauver la saison touristique à l’approche des vacances d’été.
A ce sujet, la cheffe du gouvernement ne voulait surtout pas susciter de faux espoirs.
"Il faut se rendre à l’évidence. Il n’y aura probablement pas de retour à la normale pour l’été", avait-elle affirmé à l’issue de la réunion du CNS.
Pour sa troisième réunion consacrée à la crise sanitaire actuelle, le Conseil national de sécurité belge a confirmé qu’après l’économie, c’est l’enseignement qui pouvait reprendre, partiellement, toujours dans le respect des conditions de précautions sanitaires strictes.
Outre la réouverture des écoles, les musées et bâtiments historiques sont également autorisés à recevoir le public, lors de cette deuxième phase, à condition d’éviter les effets de foule et de respecter les mesures de distanciation sociale et d’hygiène.
Pour alléger le sentiment de confinement des habitants, le gouvernement a prévu aussi la réouverture d’autres services à même de leur permettre de renouer avec certaines activités et goûter aux petits plaisirs de la vie.
Ces réouvertures concernent les métiers de contact comme les coiffeurs et les esthéticiens avec le port obligatoire pour les professionnels et les clients et le respect des gestes barrière, les marchés avec un maximum de 50 échoppes et un plan de circulation à sens unique et obligation du port du masque, ou encore les parcs animaliers à condition d’éviter l’effet de foule et en favorisant la billetterie en ligne.
Pour ce qui est des mariages et des funérailles, l’octroi de l’autorisation est conditionné à la présence d’un maximum de 30 personnes.
Cette phase intervient après la réouverture, la semaine dernière, des commerces dans le cadre de l'étape 1 du processus de déconfinement progressif entamé le 4 mai en Belgique avec la reprise du travail dans les entreprises en respectant les mesures de protection (port du masque, distanciation, hygiène), la réouverture des magasins de tissu et les merceries pour permettre la confection de masques et l'autorisation d'exercer une activité physique en extérieur avec deux personnes maximum ou les membres d'une famille vivant sous le même toit.
Ce processus est perçu comme périlleux aux yeux de la presse belge qui garde dans l'esprit les expériences de déconfinement déjà menées dans d’autres pays où le fait d’avoir lâché la bride a occasionné un retour de manivelle "assez douloureux", comme c’est le cas de l’Allemagne où le taux de contamination des personnes atteintes par le coronavirus est repassé au-dessus du seuil critique d’une autre personne, selon l’institut de référence Robert Koch.
La Belgique compte désormais 55.280 cas avérés du Covid-19, dont 291 nouvelles infections, d'après le dernier bilan des autorités sanitaires qui conseillent les Belges à "tenir bon et suivre les mesures générales" de précaution.
Au total, 9.052 décès sont à déplorer dans le pays depuis le début de l’épidémie.