Ces affidés du régime, l’APS en tête, sont entrés en transe obsessionnelle ces derniers jours après les multiples déconvenues de l’Algérie, notamment l’échec de candidature de son ancien ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra comme médiateur onusien pour la Libye, soulignant en creux la faiblesse de la position internationale du pays qui espérait redorer le blason de sa diplomatie et utiliser le prestige du poste pour cacher la poussière du Hirak sous le tapis.
Pas seulement une thérapie pour un régime sous perfusion, le fait de tartiner longuement sur le Maroc dans la presse permet aussi de détourner l’opinion publique algérienne sur les failles dans la gestion de la pandémie du coronavirus, sur le dysfonctionnement du système de santé et sur la débâcle économique consécutive à la chute des cours du pétrole.
Choisir le Maroc comme déversoir des frustrations algériennes est aussi une manière de faire avaler à un peuple désabusé, la pilule d’une réforme constitutionnelle à la hussarde, concoctée dans les casernes et qui enterrera à jamais l’espoir d’un éveil démocratique dans ce pays.
C’est l’exemple de cette dépêche instruite par la chancellerie algérienne à Bruxelles et le cabinet de lobbying WSRW, dont la mission principale est de dissuader les compagnies étrangères de travailler au Sahara marocain, sur une étrange cargaison de gaz norvégien qui aurait été vendue à des exploitants indiens (Gulf Petrochem), lesquels l’ont revendue à un client à Laayoune.
Mais qu’est ce qui motive donc cet emballement soudain des autorités algériennes pour une opération commerciale banale dans le contexte exceptionnel, faut-il le rappeler, de la pandémie du coronavirus où l’effort, l’énergie et surtout la mobilisation financière devraient être canalisés plutôt vers la gestion de la crise sanitaire et non pas à des fins de propagande contre un Etat voisin ?
La réponse est simple. La stratégie anti-Maroc de l’Algérie n’est pas uniquement politique. Elle est aussi commerciale. La dissuasion et l’intimidation que l’Algérie exerce sur les entreprises étrangères procède de son projet de déstabilisation qu’elle mène à l’égard du Royaume, sans oublier la prédation du régime et l’engouement de ses dirigeants pour les affaires. La fameuse compagnie pétro-gazière norvégienne Equinor, objet de la dépêche de l’APS, a d’ailleurs des intérêts à préserver en Algérie. Elle avait signé en octobre 2018 un important accord avec Sonatrach pour l’exploitation du gaz de schiste dans les bassins du Sud-Ouest algérien. Les affaires sont les affaires !
Quant à la Norvège, ce champion mondial de l’écologie financée par l’argent de ses gisements pétroliers, l’éloignement géographique ne saurait justifier son ignorance magistrale de l’évolution politique et juridique que connait la question du Sahara.
Bien de l’eau a coulé sous les ponts et les positions des uns et des autres ont changé face à la bonne foi du Maroc, à ses efforts de développement consentis dans les provinces du sud et à la crédibilité de la solution d’autonomie qu’il propose pour mettre un terme au calvaire des populations séquestrées à Tindouf, sous surveillance algérienne.
La Norvège aurait mieux fait de se rallier à la position internationale en œuvrant à instaurer la paix plutôt que de continuer à jouer le jeu de l’Algérie en fantasmant sur l’existence d’un «peuple du Sahara occidental» ou sur «la spoliation de ressources».