Mais la transition de la situation de confinement vers la réouverture de la société et de l’économie locale représente un défi de taille pour les autorités de cet Etat de près de 20 millions d’habitants, où plus de 320.000 cas d’infection confirmés ont été enregistrés, alourdis d’un bilan de près de 20.000 morts.
Le gouverneur démocrate de New York, Andrew Cuomo, veut, par conséquent, procéder à une réouverture graduelle et par région de ce grand Etat, qui englobe la ville de New York et s’étend sur une superficie de plus de 141.000 km carrés jusqu'à la frontière canadienne. Pour ce faire, il compte accompagner le processus de réouverture par une intense stratégie de tests de dépistage de la maladie, avec en parallèle le "traçage et l’isolement" des cas infectés afin d’identifier les personnes avec lesquelles ils sont entrées en étroite contact.
L’idée est de prévenir les personnes qui ont été en contact avec un malade testé positif pour qu’elles se fassent tester elles-mêmes, et si besoin soient prises en charge très tôt, ou bien se confinent.
De cette manière, la propagation du virus sera maitrisée et les indicateurs issus des tests de dépistage fourniront un tableau de bord sur la situation de la pandémie au niveau de l’Etat, qui déterminera à son tour le timing des différentes phases de la réouverture de l’économie et du déconfinement. Ce processus de réouverture devra débuter à partir de la mi-mai dans la partie nord de l’Etat de New York, plus rurale et avec une densité de population réduite.
Le dépistage sera ainsi une étape essentielle de la réouverture graduelle de New York, que le gouverneur Cuomo veut comme une "soupape" de sureté.
"Lorsque les choses se présentent bien, on peut ouvrir un peu plus la soupape. Mais si on constate que les taux d’infection et d’hospitalisation grimpent de nouveau, alors on resserre la soupape", a-t-il répété plusieurs fois lors de ses points de presse quotidiens.
La réouverture de l’économie locale se fera ainsi sur quatre phases, selon le degré de risque des secteurs concernés, sur la base d’un taux d’infection ou de reproduction du virus qui ne devrait pas dépassé le seuil de 1.1, a insisté le gouverneur.
Selon lui, l’Etat de New York est en train de doubler sa capacité de dépistage du Covid-19 de 20.000 à 40.000 tests quotidiens. Jusqu’à présent, plus d’un million de tests de dépistage du nouveau coronavirus ont été administrés sur l’ensemble du territoire.
"New York effectue plus de tests par habitant que tout autre pays dans le monde", a affirmé M. Cuomo, tout en rappelant que le Centre américain de contrôle des maladies (CDC) recommande un taux de dépistage de la maladie de 30 tests pour chaque 1000 habitant.
Concernant le traçage des personnes infectées et de leurs contacts, Andrew Cuomo a annoncé que New York se dotera d’"une armée de traceurs" qui veilleront à contacter les personnes nouvellement infectées et à suivre les autres individus auxquels elles auraient potentiellement transmis le virus.
"Une entreprise monumentale jamais réalisée auparavant", a insisté le gouverneur, qui a fait appel dans ce cadre à l’expertise de l’ancien maire de New York et philanthrope, Michael Bloomberg, avec le concours de l’université Johns Hopkins, pour piloter ce projet.
"Le traçage des contacts est notre meilleur espoir pour garder le virus sous contrôle lorsque les mesures de distanciation sociale seront allégées", a estimé M. Bloomberg.
L’ancien maire de la Grosse Pomme a aussi annoncé avoir noué un partenariat avec la société de technologie "Vital strategies" et d’autres laboratoires universitaires de recherche afin de développer des applications mobiles visant à assister les personnes chargées du traçage, mais aussi les Etats à développer leurs propres stratégies de réouverture.
Michael Bloomberg a promis que toutes les bonnes pratiques issues de ce travail seront partagées à grande échelle afin de permettre aux autres Etats et pays d’en bénéficier pour lutter contre la pandémie.