Ces circonstances sont d'autant plus difficiles et exceptionnelles pour les travailleurs touchés par le déclin de l'activité économique et la perte pour un grand nombre d'entre eux de leur emploi en raison de l'état d'urgence sanitaire et de la quarantaine imposée pour limiter la propagation du Covid-19.
En ces temps d'épreuve, les réseaux sociaux ont prouvé leur efficacité dans plusieurs domaines et à plusieurs niveaux. Ils ont permis en effet le maintien, d'une part, du lien et de la communication entre les travailleurs et les organisations syndicales qui les représentent et, d'autre part, entre ces syndicats et les institutions gouvernementales auprès desquelles ils font entendre la voix de cette catégorie sociale, dans un contexte sanitaire exceptionnel.
Et c'est ainsi que les dirigeants des syndicats les plus représentatifs sont intervenus lors de cette Journée des travailleurs virtuelle, pour transmettre leurs messages et leurs demandes à distance, à travers les sites web et les pages officielles de leurs instances, ainsi qu'à travers une panoplie d'activités et de programmes électroniques, pour célébrer une fête sans rassemblements syndicaux, conformément aux mesures de précaution prises par le Royaume pour endiguer la propagation de la pandémie.
Intervenant à cette occasion, le Ministre du Travail et de l'Insertion professionnelle, Mohamed Amekraz, a indiqué, jeudi soir, que treize (13) conventions collectives de travail portant sur les différents secteurs productifs ont été adoptées en 2019, dont six concernent le secteur de l’industrie, 4 celui des services, 2 l’agriculture et une convention concerne le secteur de la construction et des travaux publics.
Cette dynamique s'est poursuivie au début de l'année 2020 avec la conclusion de près de six conventions collectives de travail portant sur différents secteurs et la mise en place de plusieurs autres projets de conventions dont le processus de signature ou d’élaboration a été impacté par la lutte contre la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus, a-t-il fait savoir.
Le ministre a également affirmé que l'année dernière a été marquée par l’élaboration et la présentation pour adoption de 17 textes juridiques et réglementaires visant le renforcement des droits fondamentaux au travail.
Ces projets de texte, a-t-il expliqué, ont pour objectifs de développer l'arsenal juridique et son adéquation avec les normes internationales du travail, ainsi que la poursuite de la mise en œuvre des dispositions de la Constitution, afin de mettre en place les conditions favorables pour améliorer le climat des affaires et de consolider les principes du travail décent et de la justice sociale, à travers l’adoption d’une approche participative avec les partenaires sociaux et institutionnels.
Pour sa part, le secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukhari, a estimé, vendredi, que les effets "néfastes" de la crise sanitaire engendrée par la pandémie du nouveau coronavirus ont réaffirmé "l'impératif" de revoir les choix socio-économiques, particulièrement "la politique d’austérité prévalant dans la gestion des secteurs vitaux".
Ces choix "sont restés longtemps otages des diktats des institutions financières internationales, à travers l’adoption de la politique d’austérité dans la gestion des secteurs vitaux", a souligné M. Moukharik dans un discours transmis en "live" sur les réseaux sociaux à l’occasion.
Tout en "prenant acte de la politique proactive" suivie par le Royaume pour juguler les répercussions du Covid-19, M. Moukharik a considéré que le gouvernement est appelé à "repenser les approches suivies dans le traitement des problématiques structurelles, qui sont en cause dans les mauvais classements de notre pays en termes d’indicateurs de développement".
De son côté, l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM) a appelé à rationaliser l'action syndicale à travers la promulgation d'une loi sur les syndicats.
Dans une allocution retransmise en direct via la page officielle du syndicat sur les réseaux sociaux, le secrétaire général du syndicat, Abdelilah El Halouti, a insisté sur la nécessité de préserver les droits, de promouvoir et d'élargir les libertés publiques, y compris les libertés syndicales, et de contribuer à garantir aux travailleurs marocains le droit à un niveau de vie décent.
M. El Halouti a aussi appelé à œuvrer à l'institutionnalisation du dialogue social par la mise en place d'un cadre juridique qui conduirait à des véritables négociations collectives dans divers secteurs et niveaux, et qui garantirait un "véritable dialogue" sur un ensemble de questions catégorielles et sectorielles.
L'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) a appelé, quant à elle, la classe ouvrière et l'ensemble des salariés à faire preuve d'unité, de solidarité et d'entraide, afin de réussir l'épreuve du Covid-19.
Dans un Appel lancé à l’occasion du 1-er mai, qu'elle commémore cette année sous le signe "Restons unis", l'UGTM souligne que la Fête du travail, célébrée dans une conjoncture marquée par l’état d’urgence sanitaire, constitue une opportunité pour toutes les composantes de la classe ouvrière marocaine, de raviver l’esprit de cet événement, en incarnant les valeurs de solidarité et de militantisme, tout en les mettant à disposition de la patrie et rappelant l’héroïsme et les épopées du peuple marocain dans toutes ses glorieuses étapes historiques.
Le choix du slogan "Restons unis" n’est pas anodin, car il reflète l’esprit de cohésion de la nation et la fierté d’y appartenir, affirme l’UGTM, mettant en relief tous les efforts déployés pour lutter contre la propagation de la pandémie, conformément aux Hautes Directives de SM le Roi Mohammed VI, et la nécessité d'aborder cette étape avec la fermeté et la vigilance nécessaires.
Pour sa part, la Confédération démocratique du travail (CDT) a salué les efforts déployés "au bon moment et au bon endroit" par l’État marocain -Roi, Gouvernement et Peuple- pour atténuer les effets et les conséquences de pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19).
"L’Etat a pris des mesures et des dispositions exceptionnelles pour enrayer la propagation de la pandémie et circonscrire ses retombées sanitaires, économiques et sociales, notamment à travers la création d’un Fonds spécial et la déclaration de l’état d’urgence sanitaire", s’est félicité le secrétaire général adjoint Khalil Alami Lahouir.
La Confédération "a adhéré à l’ensemble des mesures qui ont donné la priorité à la santé et à la sécurité des citoyennes et des citoyens, hormis celle du chef de gouvernement instituant le caractère obligatoire de la contribution des fonctionnaires au Fonds spécial", a poursuivi M. Alami Lahouir dans intervention retransmise en live sur les réseaux sociaux, afin de maintenir le contact avec la base en ces circonstances de confinement.