"L’Etat a pris des mesures et des dispositions exceptionnelles pour enrayer la propagation de la pandémie et circonscrire ses retombées sanitaires, économiques et sociales, notamment à travers la création d’un Fonds spécial et la déclaration de l’état d’urgence sanitaire", s’est félicité le secrétaire général adjoint Khalil Alami Lahouir, qui a donné lecture à une allocution du bureau exécutif à l’occasion de la Fête du Travail (1er Mai).
La Confédération "a adhéré à l’ensemble des mesures qui ont donné la priorité à la santé et à la sécurité des citoyennes et des citoyens, hormis celle du chef de gouvernement instituant le caractère obligatoire de la contribution des fonctionnaires au Fonds spécial", a poursuivi M. Alami Lahouir dans intervention retransmise en live sur les réseaux sociaux, afin de maintenir le contact avec la base en ces circonstances de confinement.
Fidèle à son attachement aux valeurs de solidarité enracinées dans sa doctrine, la CDT a matérialisé cet idéal par le biais de sa contribution volontaire au Fonds et celles des membres du bureau exécutif, en plus des appels lancés dans ce sens à l’ensemble des militantes et des militants, a-t-il relevé.
La CDT, a-t-il renchéri, a proposé le développement du concept du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus en le transformant en un fonds national permanent des urgences, ainsi que l’implication du mouvement syndical dans la prise des décisions, particulièrement celles se rapportant à la classe ouvrière et à l’emploi, alors que "les partenaires sociaux ont été totalement écartés" des décisions prises par le Comité de veille économique.
En dépit de tout cela, a-t-il fait savoir, la Confédération a formulé un ensemble de propositions pour l’accompagnement des entreprises en difficulté, la garantie d’un minimum de vie digne aux salariés des secteurs formel et informel et à toutes les catégories vulnérables, en plus de la détermination des dispositions à appliquer obligatoirement pour assurer la protection et la sécurité des employés.
Rendant un vibrant hommage à tous les travailleurs et toutes les professions aux premières lignes du combat contre la pandémie, M. Alami Lahouir a rappelé que la CDT avait mis en garde contre la propagation du virus dans le milieu du travail à cause du non respect par certains employeurs des consignes des autorités compétentes, notant que "c’est ce qui s’est produit malheureusement avec l’apparition de foyers dans des unités industrielles".
Il a, dans ce sens, mis l’accent sur la dynamisation des comités de santé et de sécurité professionnelles, du médecin du travail et du rôle des inspecteurs de travail, rejetant toute tentative d’exploitation de la crise pour "porter un coup à la stabilité de l’emploi et aux acquis sociaux".
"La situation de l’après pandémie va, sans nul doute, accentuer les souffrances de la classe ouvrière et les couches populaires, qui ont de tout temps payé la note et consenti les sacrifices dans les moments difficiles", a prédit le secrétaire général adjoint.
De ce fait, "la nécessité objective requiert une révision radicale des toutes les approches et orientations ayant sous-tendu les politiques publiques des dernières années, en vue de construire un nouveau modèle de développement dont le centre et la finalité doivent être l’élément humain", a-t-il analysé.
Entre-temps, a-t-il suggéré, des mesures doivent être enclenchées aux court et moyen termes pour booster l’économie nationale et l’emploi, soutenir les entreprises marocaines et le pouvoir d’achat, protéger les salariés et institutionnaliser le dialogue social tripartite.