Dans un article intitulé "Propos sur le vécu confinementiel", M. Himmich, qui mène une sorte de "mini enquête mi-réelle mi-hypothétique" auprès de "mes semblables les confinés" en ces temps de Covid-19, relève que les illustres savants et chercheurs s’emploient pour exterminer "radicalement" ce "diable maléfique" et finiront par y arriver après avoir cerné le gène de virus et séquencé son génome.
"Et alors toute l’humanité fera le V de la victoire par KO écrasant", souligne-t-il, estimant toutefois qu’une fois jugulée après d’autres vagues et rebonds probables, les retombées calamiteuses de la pandémie s’étendront au domaine "psychosomatique".
A ses yeux, les psychiatres "auront beaucoup à faire avec les endeuillés de longue durée ou même à vie les névrosés obsessionnels, les asthéniques, les paranoïaques, les claustrophobes, les insomniaques, les déprimés à divers degrés et bien d’autres patients saturés de cicatrices et séquelles indélébiles, en somme les écorchés vif, ceux qui éprouvent perpétuellement ce que Miguel de Unamuno nomme El sentimiento trágico de la vida (le Sentiment tragique de la vie)".
Dans cette "mini enquête mi-réelle mi-hypothétique", l’auteur pose à ses interlocuteurs la question désormais d’une actualité brûlante : "comment se passe ton confinement?. Un ex-ami à lui a dit reconnaître "quand même qu’on doit au coronavirus - création naturelle ou humaine - la baisse significative du taux de pollution de par le monde, celui des cambriolages et des hold-up (...)".
A cette réponse, l’écrivain rétorque que les taux en baisse "ne pèsent pas lourd au regard du Mal massif et cruel que le coronavirus inflige à tous les terriens de différents âges et conditions. Ton diable maléfique et humiliant est là parmi nous pour être combattu et radicalement exterminé".
Prenant l’avis d’un jeune homme sur le confinement, il reçoit la réponse suivante : "Ah le rester chez soi ! Trop de contraintes et interdictions ! (...) les cours à distance, mais ça ne vaut pas la classe et le prof en chair et en os, et puis télé, coups de fil, lecture, rêves éveillés et un peu de musculation moyennant les ustensiles de la cuisine".
Vient ensuite le tour d’une "femme amie", que l’auteur décrit comme "féministe rationaliste" pour répondre à la "fameuse question": comment gères-tu ton confinement?
Et la réponse de la dame fut : "Je suis (...) une femme engagée et d’action, et maintenant avec ce COVID-19 qui ratisse immensément large, j’en suis comme amputée (...). Alors je me dois de vivre à huis clos dans l’attente de vraies bonnes nouvelles qui se laissent trop désirer et tardent à venir. Bonnes nouvelles en tête desquelles la fin effective de l’épidémie suivie par un déconfinement libérateur et sans risque aucun".