Le Ghana, où le nombre des cas de contamination au nouveau coronavirus a dépassé la barre des 1.500, a décidé de sortir prudemment du confinement.
Dans la capitale Accra, la circulation automobile augmente un peu chaque jour et les bouchons sont de retour sur les grandes artères de la ville.
Les commerces, fermés pendant trois semaines rouvrent progressivement leurs portes. Mais le retour à la normale est encore loin : la quasi-totalité des ghanéens portent un masque, la prise de température reste incontournable à l'entrée de la moindre supérette et les restaurants ne font que le Delivery.
L'angoisse et la peur du nouveau coronavirus, cet ennemi invisible qui franchit toutes les frontières, sont toujours là.
"Nous restons prudents et gardons nos distances pour éviter tout risque de contamination", a confié à la MAP Vivienne, gérante d’un petit shop à Accra.
"Les habitudes de vie ont changé. On évite toujours de se serrer la main ou d’être trop proches les uns des autres", a-t-elle fait remarquer, notant que s’il y a beaucoup de clients, on les met en attente ou on prend leurs commandes pour les livrer à domicile.
Une grande affiche "Pas de masques, pas d’entrée" est affichée sur les devantures de tous les magasins de la capitale, avec du savon, de l'eau et des serviettes en papier en plus du gel hydro-alcoolique pour se laver les mains.
Pour leur part, les "kayayeis", ces femmes qui portent des bassines sur leur tête où elles vendent du tout, reprennent doucement leur place habituelle au niveau des feux tricolores.
Durant le confinement, ces milliers de femmes, venant des régions pauvres situées au nord du Ghana, se sont retrouvées dans une situation extrêmement difficile, vu qu’elles gagnent leur pain jour le jour.
"Finalement, je suis revenue à ma place habituelle. J’ai quatre bouches à nourrir. Ce job me permet de subvenir à leurs besoins", raconte Rasheeda, sans le moindre ton plaintif.
"Les affaires ne marchent pas comme avant. Mais c’est mieux que rien", a-t-elle dit, notant que la majorité des autres vendeuses ont rejoint leurs familles en villages lors de l’imposition du confinement partiel dans certaines régions du Ghana.
"J’essaye de prendre les mesures de précaution. Mais c’est dieu qui garde", a-t-elle ajouté.
Depuis la mise en œuvre du confinement et des restrictions de mobilité, des milliers de Ghanéens qui survivent grâce au travail quotidien se sont retrouvés dans une situation extrêmement précaire, malgré les mesures sociales prises par le gouvernement, dont le paiement des factures d’eau et d’électricité et la distribution de nourriture à quelque 400.000 ménages.
Le Ghana qui a effectué plus que 100.000 tests, a levé le confinement imposé dans ses deux plus grandes villes, Accra et Kumasi lundi dernier, tout en imposant l’utilisation des masques de protection et le respect de la distanciation conformément aux protocoles de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le pays a enregistré jusqu’à maintenant 1.550 cas de Coronavirus, dont 155 guéris et 11 décès.