"Le problème pour les enfants autistes en cette période de confinement est plus prononcé que celui des autres enfants, en ce sens que ces derniers peuvent suivre d’eux-mêmes les cours et la scolarité à distance. Mais les enfants autistes ne peuvent tout simplement pas car ils ont besoin de soutien et d’accompagnement, d’où le rôle clé des parents", explique le professeur El Idrissi, dans une interview à la MAP à New York, où il a notamment occupé le poste de chef du département des neurosciences et chef du département de la biologie à CUNY.
"En cette période, il est important pour les parents de prendre le temps d’expliquer à leurs enfants ce qui se passe et pourquoi ils sont en confinement chez eux", fait valoir cet expert de renom qui a contribué à la création du centre pilote pour l’autisme au sein du Centre National Mohammed VI des Handicapés (CNMH) à Salé Al Jadida.
A cet égard, le professeur El Idrissi relève que le personnel du centre pilote pour l’autisme au CNMH sont "en contact permanent avec les parents des enfants autistes qui fréquentaient le centre pour guider et appuyer leur action afin d’assurer la continuité de l’éducation en faveur de ces enfants à besoins spécifiques".
Evoquant le fonctionnement de ce centre pilote, opérationnel depuis septembre dernier, il a souligné que cette structure est dotée de hauts standards de fonctionnement, en ce sens que des compétences d’excellences des universités américaines, notamment celles de la Caroline du Nord, d’Atlanta et du de la City University of New York, ainsi que des écoles américaines spécialisées dans l’autisme (Eden II Autism Schools), contribuent à la formation et aux efforts de mise à niveau du personnel du centre basé à Salé.
En fait, il s’agit d’un projet en deux étapes, explique le professeur El Idrissi. La première concernait la création d’une unité de l’autisme au sein du CNMH, alors que la seconde étape porte sur la création d’un "Centre d'excellence pour la recherche, l'éducation et la formation en matière d'autisme au Maroc".
Ce centre permettra ainsi d’avoir un impact plus large au niveau de l’ensemble du Royaume, assure l’expert marocain, qui a été désigné en 2018 par le Conseil d’administration de la Fondation de gestion du Centre Mohammed VI des Handicapés comme porte-parole pour toutes les négociations menées aux Etats-Unis.
L'objectif est d’offrir une formation et un soutien pour la mise en œuvre de pratiques fondées sur des données culturelles et pertinentes pour les professionnels et les parents qui s'occupent d'enfants autistes au Maroc, a-t-il dit, précisant qu’il s'agit d'un projet de renforcement des capacités qui générera "une connaissance approfondie de l'autisme et des pratiques fondées sur des preuves dans le but d'améliorer le statut des personnes autistes et leurs familles au Maroc".
"Nous prévoyons que ce centre sera le noyau et la plate-forme pour les collaborations futures entre les fournisseurs de soins de santé marocains, les éducateurs, les familles et leurs pairs internationaux. Cela, à son tour, facilitera le transfert continu d'informations et l'échange de meilleures pratiques dans le but d'améliorer la vie des personnes atteintes d'autisme au Maroc et de les intégrer progressivement dans la société", soutient le professeur El Idrissi, également membre du Groupe des sciences de la santé et des sciences biomédicales du Réseau des compétences maroco-américaines.
En effet, l'objectif du centre sera de former des professionnels dans diverses disciplines qui s'occupent d'enfants diagnostiqués avant l'âge de 5 ans et qui visent la coordination entre différents contextes, tels que les soins primaires, les services sociaux, le système éducatif, les programmes d'invalidité, les soins spécialisés de l’autisme, ajoute le professeur marocain qui fait partie du conseil d'administration du Conseil supérieur des chercheurs et universitaires maroco-américains.