De manière générale, l’agence onusienne estime que les décisions doivent faire partie d’une approche globale engagée par les autorités nationales pour répondre à la flambée épidémique. Et si les rassemblements sociaux et religieux sont annulés, des solutions de remplacement virtuelles (télévision, radio, plateformes numériques, médias sociaux) sont possibles. Si les rassemblements du ramadan sont autorisés, des mesures pour atténuer le risque de transmission du Covid-19 doivent être appliquées.
En tout cas, l’OMS invite les populations à considérer les autorités sanitaires nationales comme la principale source d’informations et de conseils sur la distanciation physique et les autres mesures visant à enrayer le Covid-19 dans le contexte du ramadan.
De plus, les responsables religieux doivent être associés aux décisions en amont, afin qu’ils relaient activement toute décision susceptible d’affecter les événements liés au Ramadan. De toute façon, l’OMS estime qu’une solide stratégie de communication est essentielle pour expliquer aux populations les motivations des décisions des autorités. Et des messages sur les comportements à adopter doivent faire partie de la stratégie de communication.
Rappelant qu'à ce stade, aucune étude n’a été réalisée sur le jeûne et le risque d’infection par le virus du Covid-19, l'agence spécialisée de l'ONU relève d'abord que si les personnes en bonne santé devraient pouvoir jeûner pendant ce Ramadan, comme les années précédentes, les patients atteints du Covid-19 devraient toutefois « envisager de ne pas le faire ». « Ils doivent suivre les dérogations prévues par la religion, en concertation avec leur médecin, comme pour toute autre maladie », note l’OMS.
Pour l'Organisation, un régime alimentaire sain, une hydratation adaptée et une bonne nutrition sont indispensables pendant le mois du ramadan. « Les gens doivent consommer chaque jour un ensemble diversifié de produits frais et d’aliments non transformés, et boire beaucoup d’eau », insiste l’agence onusienne.
L’OMS rappelle, en outre, que le contact étroit entre les personnes facilite la transmission du coronavirus qui se propage « par des gouttelettes respiratoires et par contact avec des surfaces contaminées ». Afin d’atténuer les répercussions sur la santé publique, plusieurs pays ont mis en place des mesures de distanciation physique visant à interrompre la transmission en réduisant les interactions entre les gens.
D'après l’agence onusienne, ces mesures constituent « des mécanismes essentiels » pour maîtriser la propagation de maladies infectieuses, en particulier d’infections respiratoires, associée aux grands rassemblements de personnes.
Pour ce présent Ramadan, l’annulation des rassemblements sociaux et religieux doit être « sérieusement envisagée ». L’OMS recommande par conséquent de se fonder sur une évaluation standardisée des risques pour prendre toute décision tendant à restreindre, à modifier, à retarder, à annuler ou à maintenir un rassemblement de masse. Il s’agit notamment des prières surérogatoires faites en groupe pendant ce mois sacré.
En revanche, la consommation de tabac est vivement déconseillée quelles que soient les circonstances, en particulier lors du ramadan et pendant la pandémie de Covid-19. Selon l’OMS, il se peut que les fumeurs réguliers aient une maladie pulmonaire préexistante ou des capacités pulmonaires réduites, ce qui augmente fortement leur risque de développer une forme grave de Covid-19, un risque accentué par le contact entre les doigts, la cigarette (qui peut être elle-même contaminée) et les lèvres, « ce qui augmente la probabilité d’entrée du virus dans le système respiratoire », avertit l’OMS.
Concernant les personnes à risque, comme les personnes âgées et celles présentant une affection préexistante (par exemple, maladie cardiovasculaire, diabète, maladie respiratoire chronique ou cancer), l’OMS les prie « à ne pas se joindre aux rassemblements», car de tels rassemblements les exposent à « développer une forme sévère de Covid-19 ou d’en mourir ».
Les croyants qui souhaitent faire des dons (« sadaqat » ou « zakat ») aux personnes touchées doivent respecter les mesures de distanciation physique en vigueur.
"Même si les pratiques sont exécutées différemment cette année, il est important de rassurer les croyants en leur expliquant qu’ils peuvent toujours réfléchir, prier, faire preuve de générosité et aider les autres – tout en gardant une saine distance", ajoute la même source.
Pour l’OMS, il faut veiller aussi à entretenir les liens avec la famille, les amis et les personnes âgées, en gardant une distance physique. « Il est essentiel d’encourager l’utilisation de moyens de communication de remplacement, notamment numériques », fait remarquer l’agence onusienne.