Elle nous donne l’honneur de contempler sa large palette de fleurs et son vaste ciel avec sa beauté incontestable, qu’il porte une expression sombre au coucher du soleil ou qu’il soit enchanté de le retrouver à l’aube, annonçant un nouveau départ..une chance de tout recommencer.
Aussi submergés par le poids de la vie, plusieurs d’entre nous trouvent refuge dans sa plage. Dès que l’on sent le parfum de sa mer, que l’on pose son pied sur son sable, le poids s’allège comme par magie.
Même avec le changement des saisons, Dame Nature continue de donner avec générosité et de pardonner nos actes irrationnels. Tout ce qu’elle demande en contrepartie est de la respecter, être son allié et non son ennemi et s’occuper d’elle lorsqu’elle traverse une période difficile.
Cependant, égoïste par nature, l'Homme continue à ignorer et à franchir les limites. Il chasse ses espèces menacées, abat ses arbres et dessine un sourire triste sur son ciel. Sans se soucier des dommages causés ni prendre en considération l’impact de ses actions sur la vie des générations futures, il détruit et porte atteinte à la biodiversité au lieu de la protéger et la célébrer!
C’est dans ce cadre que la Journée internationale de la Terre nourricière, célébrée le 22 avril, veut cette année mettre l’accent sur l’importance de la biodiversité à la fois comme un indicateur de la santé de la planète et comme une solution face à la dégradation environnementale et aux urgences climatiques, lit-on sur le site de l’Organisation des Nations Unies.
Les changements climatiques et les autres perturbations environnementales provoquées par les activités humaines, qui touchent à la biodiversité comme la déforestation, l'agriculture et l’élevage intensifs, ou encore le commerce illégal des espèces sauvages, sont autant de facteurs qui contribuent au risque de transmission de maladies infectieuses zoonotiques (c’est-à-dire transmissibles entre animaux et êtres humains) comme le COVID-19, souligne la même source.
"La communauté scientifique nous rappelle régulièrement l’importance de solutions fondées sur la nature comme moyen d'assurer le bien-être des êtres humains et celui de la Terre. La biodiversité fait partie de ces solutions. On estime aujourd’hui qu'environ un million d'espèces animales et végétales sont désormais menacées d'extinction", fait savoir la même source.
Dans cette même veine, le Maroc a mis en place une série de programmes et d'actions visant à préserver la biodiversité et veiller sur son utilisation rationnelle et durable, notamment la Stratégie et Plan d’Actions National pour la Diversité Biologique du Maroc (SPANB) 2016-2020.
En effet, la biodiversité nationale revêt une importance écologique particulière, avec plus de 24.000 espèces animales et 7.000 espèces végétales identifiées, selon une étude nationale sur la biodiversité dont les résultats ont été annoncés en mai 2019.
"Le Maroc se situe à un carrefour de plusieurs influences biogéographiques et couvre 5 régions biogéographiques (atlantique, atlasique, continentale, méditerranéenne et saharienne), ce qui en fait l’un des pays les plus diversifiés du bassin méditerranéen . Sa position géographique particulière lui confère une gamme remarquable de bioclimats allant de l’humide au désertique", relève la SPANB.
Il en découle une grande diversité bioécologique qui compte parmi les plus importantes du bassin méditerranéen et qui se traduit par un nombre important d’espèces identifiées, ajoute le document qui présente la SPANB, élaborée en vertu de l'article 6 de la Convention sur la diversité biologique que le Maroc a ratifiée en 1995.
Conscientes de l’importance et de la valeur de la biodiversité présente dans le territoire marocain, les autorités marocaines continuent d’intensifier les efforts pour la protéger. Ainsi, la version actuelle de la SPANB (2016-2020) intervient "après un apprentissage riche découlant de la mise en œuvre des deux stratégies précédentes".
En particulier, un axe sur la consolidation de la gouvernance de la biodiversité biologique a été introduit afin d’inscrire la SPANB dans l’esprit de la nouvelle Constitution, d’intégrer la biodiversité dans le développement local et national et de tenir compte de la dimension régionale de cette stratégie dans la perspective du processus d’instauration du système de régionalisation avancée à l’échelle du pays, explique la même source.
Cette stratégie vise également à renforcer la conservation des espèces, des écosystèmes et des services qu’ils rendent, assurer l’utilisation durable de la biodiversité et des ressources biologiques et contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations grâce à la mise en œuvre efficace de la SPANB.
Elle porte aussi sur la valorisation et le partage des connaissances sur la biodiversité nationale et la promotion chez les citoyens et citoyennes de la volonté de changer les comportements à l’égard du patrimoine national de biodiversité.
L’adoption de ces six axes stratégiques place la diversité biologique comme un pilier du développement durable du Maroc, qui contribue au bien-être des citoyens, affirme la même source.
Aujourd'hui, l’humanité doit remporter une bataille urgente contre le nouveau coronavirus et juguler ses conséquences économiques, sociales et psychologiques.
Toutefois, elle a, dans le long terme, un autre combat à mener : celui de préserver notre Terre nourricière.
Nous devrions apprendre à être reconnaissants envers elle et à l’aimer en retour avant qu’elle ne nous ensevelit sous une avalanche de colère.