Les judokas de la sélection marocaine de judo n'ont pas dérogé à cette règle. Ils se retrouvent entre le marteau du confinement et l'enclume du maintien de la forme physique et mentale, d'autant plus que beaucoup d'entre eux nourrissaient l'espoir de décrocher leurs tickets de qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo, reportés à l'année 2021.
Dans l'attente de décisions sur la reprise des compétitions, les judokas marocains se trouvent donc confrontés à une incertitude et une angoisse quant à la poursuite de leurs activités sportives et au maintien de leur forme physique et mentale.
Dans ce sens, le directeur technique national (DTN), Christian Chaumont, a indiqué que les éléments de la sélection nationale de judo essayent, tant bien que mal, de s'entraîner à domicile pour garder la forme durant cette période de confinement.
S'agissant de la préparation physique, M. Chaumont a fait savoir, dans une déclaration à la MAP, qu'il avait transmis aux judokas marocains des programmes avec plein d'exercices qui peuvent s'effectuer sans matériel, outre un programme avec des exercices qui nécessitent du matériel (pour ceux qui en disposent) pour renforcer leurs muscles.
Grâce à un matériel de musculation et/ou de cardio, les éléments de la sélection nationale peuvent maintenir une bonne condition physique tout en restant confinés chez eux et respecter les mesures de précaution imposées par les autorités pour endiguer la pandémie du coronavirus, a ajouté M. Chaumont.
Notant que le judo est un sport de contact, le DTN a expliqué que l'entraînement technique, dans ces conditions, est très difficile, les judokas étant obligés d'avoir un partenaire pour s'entraîner aux diverses techniques de la discipline. "Pour cela, ils peuvent faire appel à leurs frères ou sœurs ou à un membre de leur famille pour servir de partenaire", a-t-il ajouté.
Interrogé sur le mental des athlètes, M. Chaumont a souligné qu'ils sont déçus du report des JO, notant que ce report devrait constituer pour eux un catalyseur puisqu'ils ont désormais plus de temps pour assurer leur qualification à cette compétition.
"Le chemin vers la qualification n'est pas encore assuré", a relevé le DTN qui explique que ce report constitue une véritable chance pour les judokas qui doivent saisir cette opportunité pour bien se préparer à cette grand-messe mondiale.
Ayant débuté un entraînement de haut niveau en janvier 2017, les éléments de la sélection ont désormais une année de plus pour s'entraîner davantage et glaner le maximum de points leur permettant de décrocher le fameux sésame, a-t-il ajouté.
Pour sa part, le responsable administratif des équipes nationales de judo, Abdellah Gaïdi, a affirmé que les éléments nationaux effectuent leur entraînement à domicile, à l'instar de tous les sportifs de haut niveau lors de cette période de confinement, en suivant le programme mis en place chaque semaine par le DTN, très à cheval sur les aspects liés à la condition physique.
Cependant, ajoute M. Gaïdi, le judo comporte de nombreuses spécificités notamment l'importance du contact physique, ce qui rend difficile l'entraînement à domicile pour les judokas en l'absence d'adversaires.
M. Gaïdi, également professeur au Centre national des sports Moulay Rachid à Salé, a souligné que l'entraînement à domicile des éléments nationaux diffère d'un judoka à l'autre en termes de suivi des programmes de préparation physique, du sérieux durant les exercices et du degré de motivation, soit des facteurs qui affectent directement le mental de chacun d'entre eux.
L'ambition des trois judokas marocains, Imad Bassou, Soumia Louraoui et Aziza Chaker, qui nourrissent de grands espoirs de représenter le Maroc aux JO, est de sortir de cette crise plus forts et de retrouver le tapis pour valider leur qualification et ainsi rejoindre leur coéquipière, Asma Niang, qui a réservé son billet pour les Olympiades de Tokyo, a-t-il soutenu.
Il a, par ailleurs, salué les efforts déployés par le Comité national olympique marocain dans le cadre du suivi des champions marocains à l'horizon de la participation aux JO de Tokyo, notamment à travers la mise à la disposition des athlètes et des directions techniques de la Fédération de plusieurs coachs mentaux chargés de l'accompagnement mental afin de les aider à surmonter les contraintes imposées par la quarantaine.