"Le monde est confronté à son défi le plus grave depuis la fondation de cette Organisation", a déclaré, d’emblée, le chef de l’ONU, qui fut créée en 1945 au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
"Nous luttons tous pour absorber le choc en cours : les emplois qui ont disparu et les entreprises qui ont souffert, le changement fondamental et radical de notre vie quotidienne et la crainte que le pire ne soit encore à venir, en particulier dans les pays en développement et ceux déjà touchés par les conflits armés", a dit M. Guterres, qui briefait les membres de l’instance exécutive des Nations-Unies sur l’état des lieux dans le monde sur fond de la pandémie.
Alors que la pandémie de COVID-19 est avant tout une crise sanitaire, ses implications sont beaucoup plus profondes, a-t-il fait observer. "Nous constatons déjà ses effets sociaux et économiques désastreux, alors que les gouvernements du monde entier peinent à trouver les réponses les plus efficaces à la montée du chômage et à la récession économique".
Mais la pandémie fait également peser une menace importante sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales, ce qui pourrait entraîner une augmentation des troubles sociaux et de la violence, "chose qui compromettrait considérablement notre capacité à lutter contre la maladie", s’est inquiété le Secrétaire général.
Il a également averti que les retombées économiques de cette crise pourraient créer des "facteurs de stress majeurs", en particulier dans les sociétés fragiles, les pays moins développés et les pays en transition. Selon lui, l'instabilité économique aura des effets particulièrement dévastateurs pour les femmes, qui constituent la grande majorité des secteurs les plus touchés.
Le chef de l’ONU a également noté que la menace du terrorisme demeure présente, en ce sens que des groupes terroristes peuvent voir une fenêtre d'opportunité pour frapper alors que l'attention de la plupart des gouvernements est tournée vers la pandémie. "La situation au Sahel, où les populations sont confrontées au double fléau du virus et à l'escalade du terrorisme, est particulièrement préoccupante", a-t-il dit.
En raison de tous ces facteurs, le Secrétaire général a souligné que l'engagement du Conseil de sécurité sera "essentiel" pour atténuer les implications pour la paix et la sécurité de la pandémie de COVID-19. "En effet, un signal d’unité et de détermination de la part du Conseil compterait beaucoup en ce moment d’anxiété", a-t-il estimé.
"Nous nous rappelons tous le rôle crucial que le Conseil a joué dans l’organisation de la riposte de la communauté internationale aux conséquences sécuritaires de la crise du VIH/sida et de l’épidémie d’Ebola", a fait remarquer M. Guterres.
"C’est le combat de toute une génération, et la raison d’être des Nations-Unies elles-mêmes", a-t-il conclu.