En effet, parmi l'impact mesurable de la distanciation sociale au niveau mondial, le contenu culturel mis à disposition du grand public a joui d'un essor et d'une opulence de propositions.
Du musée Van Gogh à Amsterdam, au National Gallery de Londres en passant par le National Museum of Modern and Contemporary Art de Séoul, les plus vastes collections et chefs-d’oeuvre sont à la portée de quelques clics. Des visites virtuelles proposées pour libérer son esprit et admirer l’art sans sortir de chez soi.
Pour les amateurs des grands classiques littéraires et des expressions populaires revisitées, l’acteur français Fabrice Luchini s'est joint à une initiative mondiale qui invite à renouer avec la culture livresque pour outrepasser le confinement physique.
“Tous les 3 à 4 jours, j'essaie de poster une vidéo sur ce génie (la Fontaine)”, a commenté Luchini sur son compte Instagram.
“On parle beaucoup du confinement qui est manifestement la seule attitude raisonnable et civique, ce qui me rappelle une fable de la Fontaine, +L’ours et l’amateur des jardins+", a réagi l’acteur français dans une de ses publications.
Décrivant le nouveau coronavirus (Covid-19) comme une “chose épouvantable”, l’artiste ajoute que “la raison d'ordinaire n'habite pas longtemps chez les gens séquestrés”.
L’institut Cervantes s’est aussi adapté à cette mutation culturelle, à travers une mise à disposition, gratuite, des ressources de la bibliothèque en ligne, avec plus de 14.000 titres d’auteurs espagnols et latino-américains.
En ces moments exceptionnelles, devant une épidémie qui a bouleversé le monde, “la générosité est la plus grande vertu qui puisse être exercée”, a expliqué à la MAP, le directeur de l'Institut Cervantes de Rabat, José María Martínez.
En outre, les utilisateurs Marocains peuvent profiter de ce confinement grâce à un libre accès à la bibliothèque électronique de l'Institut Cervantes, a détaillé M. Martinez.
De même, la Bibliothèque numérique mondiale propose sur Internet, “gratuitement et en plusieurs langues”, une documentation considérable en provenance des pays et des cultures du monde entier.
Ainsi, le visiteur peut s'extasier, depuis son ordinateur, devant une impression photomécanique montrant le Palais de Justice, à l'intérieur de la Kasbah de Tanger, datant du 19ème siècle, des extraits du livre des voyages d'Ibn Battuta “Rihla d'Ibn Battûta” ou une aquarelle représentant le costume porté par les médecins traitant des patients atteints par la peste au 17ème siècle.
En ces temps de confinement, beaucoup de gens sur les réseaux sociaux parlent de livres alors que d'habitude ils parlent de leurs chats, s’est réjoui l’écrivain belge, Patrick Lowie.
Pour cet auteur des “202 portraits oniriques”, gratuitement accessible sur Internet, le confinement n'a pas été une raison de l'empêcher de travailler sur les livres des éditions ONZE.
"Je n'ai rien écrit depuis le début du confinement", dit-il, "pour moi, le livre à toujours été présent, tout le temps, même en période de quarantaine".
Dans la même lignée, les cinéphiles peuvent savourer le 7éme art grâce une initiative singulière du Centre cinématographique marocain (CCM) qui propose, en cette période de confinement, une série de longs métrages marocains.
Cette action se base sur une liste de film qui “se veut éclectique et multi-publics”, avec 25 films, “plus ou moins récents, déjà en format numérique et dont la carrière commerciale est achevée”, peut-on lire dans un communiqué du CCM.
Cette mutation culturelle, sous l’emprise de mesures restrictives en vue d'arrêter la propagation du Covid-19, a permis une meilleure découverte et redécouverte artistique, issue d’une philanthropie humaine pour consoler les maux des “confinés” du monde et adoucir les âmes les plus censurées