Des chiffres très rassurants compte tenu de la décision du ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de suspendre temporairement les cours, à partir du 16 mars, dans le cadre des mesures de prévention visant à endiguer la propagation du Covid-19 et éviter que les facultés et écoles supérieures ne deviennent des foyers de contamination potentielle.
Face à cette situation exceptionnelle, les universités se sont ainsi trouvées, d’une façon inédite et brusque, forcées à innover et à s’organiser pour garantir à leurs étudiants une continuité des cours. C’est ainsi que les corps pédagogique et administratif de l’ENCG de Tanger, à l’instar de ceux des autres établissements de l’Université Abdelmalek Essaâdi (UAE), ont déployé un effort considérable pour mettre à la disposition des étudiants les cours au niveau de la plateforme créée à cet effet, a expliqué M. El Moumni, également vice-président de l’UAE.
"Les collègues, en fonction des niveaux et donc du nombre des étudiants, ont utilisé d’autres logiciels et plateformes complémentaires telles que Hanghouts meet, Hanghouts meet avec Gsuite Education, Zoom, Moodle, Edmodo ou encore Visioconférence via G Suite for education", a-t-il poursuivi, notant que certains enseignants utilisent même leur plateforme personnelle contenant des supports et des vidéos, et avec la possibilité de programmer des travaux à rendre ainsi que des questionnaires à choix multiples.
Par ailleurs, et puisque l’ENCG est un établissement à accès limité, le nombre réduit des étudiants permet d’assurer une interactivité enseignant-étudiant en temps réel, avec la possibilité de participation des étudiants à l’explication et à la discussion sur certaines de ces plateformes, et ce même à distance, a ajouté M. El Moumni.
Si basculer dans l’univers des cours à distance comme alternative didactique en période de confinement a été imposé pour assurer une certaine continuité pédagogique, la vision de l’ENCG de Tanger est non seulement de renforcer le dispositif des cours à distance, mais également de s’ouvrir sur l’espace méditerranéen et international, avec un travail à distance regroupant les enseignants et les clubs d’étudiants.
"Déjà et depuis la semaine dernière, l’ENCGT s’est dotée d’une salle d’enregistrement de cours à distance, avec l’installation d’un nouveau serveur à forte capacité de stockage", a confié le directeur par intérim, affirmant que l’objectif est d’utiliser ces outils, à moyen et long terme, afin de participer à des conférences à l’international et échanger les expériences et les bonnes pratiques avec d’autres organismes leaders en la matière dans les quatre coins du globe.
S’agissant du processus d’évaluation des étudiants durant cette période exceptionnelle, M. El Moumni a écarté pour l’instant le scénario des examens à distance, mais a affirmé qu’en fonction des circonstances et de l’évolution de la situation, l'ensemble des possibilités restent ouvertes pour discussion puisque les réunions entre le président de l’Université et les chefs des établissements sont tenues de manière hebdomadaire pour garantir une mise au point et la prise des décisions qui s’imposent.
Bien que l’ENCG de Tanger vit, au même titre que l’ensemble des établissements relevant des Universités du Royaume, une situation exceptionnelle subite, à laquelle personne n’était préparé, ses étudiants ont fait preuve d’énormément de maturité en s’ouvrant à toutes les possibilités qui leurs permettent de poursuivre leur parcours académique avec le moins de retard possible.
Les étudiants de l’UAE, y compris ceux de l’ENCG de Tanger, ont montré un niveau très élevé de civisme en adhérant parfaitement à cette nouvelle approche d’apprentissage et d’études à distance, a fièrement noté le vice-président de l’Université, exprimant dans ce sens ses "vifs remerciements à tous les corps pédagogique, administratif et technique de l’UAE pour leur engagement".
Pour M. El Moumni, si l’enseignement à distance est une opportunité à renforcer et à mûrir davantage par de nouveaux concepts et outils nécessaires, le souci majeur actuellement demeure la nécessité de mettre à la disposition des étudiants toute la matière nécessaire leur permettant de poursuivre les cours en cette période de confinement.
Il est indéniable que cette situation exceptionnelle, bien que difficile, a donné naissance à une expérience didactique universitaire nouvelle au Maroc.
Selon le vice-président de l’université, l’UAE est décidée à renforcer et professionnaliser cette approche dans un futur très proche, car "en matière de formation à distance, il est certain qu’il y aura un avant et un après période du Covid-19".